Sébastien Lareau renoue avec le tennis

Volontairement à l’écart de son sport pendant 11 ans, Sébastien Lareau est de retour dans le milieu du tennis depuis peu dans un rôle d’entraîneur.

L’ancien champion de double, vainqueur des Internationaux des États-Unis 1999 aux côtés d’Alex O’Brien et médaillé d’or aux Jeux olympiques de Sydney 2000 avec Daniel Nestor, a abandonné sa cravate de courtier d’assurances pour revêtir le survêtement de sport.

Lareau, qui aura 47 ans lundi, a vendu l’été dernier l’entreprise dont il était le propriétaire pour prendre sous son aile, Christopher Heck, un Ontarien de 15 ans, qui habite maintenant en Floride.

Lareau a indiqué qu’il avait été mis en contact avec le jeune homme par l’entremise de son ancien entraîneur, André Lemaire, qui n’avait plus envie de voyager.

Je me suis rendu en Floride en février pour passer du temps avec Christopher et les choses ont bien fonctionné. Je devais partir le 15 mars pour aller sur la route avec lui, mais c’est le moment où tous les tournois juniors ont été annulés. J’étais donc sur mon retour dans le monde du tennis. Mais je suis en ce moment à la maison, comme tout le monde, et j’attends, a expliqué Lareau.

Il dit avoir réalisé en retournant sur un court à quel point le tennis lui avait manqué. Les trois semaines passées à conseiller son nouveau protégé ont été une véritable révélation.

Souvent, quand les gens me demandaient ce qui me manquait le plus du tennis après ma retraite, je parlais du feeling de serrer la main de l’adversaire après une victoire. Mais je m’aperçois que le simple fait d’être sur le terrain, de retrouver le vocabulaire du tennis et de travailler avec quelqu’un, tout ça me manquait beaucoup. Il était temps que je revienne.

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Objectif à plus grande échelle

Quand on lui demande s’il pense élargir le cadre de son implication dans le tennis, Lareau avoue qu’il aimerait bien travailler dans le giron de Tennis Canada.

C’est sûr que j’aimerais ça. Mais les circonstances actuelles ne sont pas les meilleures avec les récentes mises à pied. Mon travail auprès du jeune Christopher pourrait être une porte d’entrée. Je n’écarte pas la possibilité de me joindre à Tennis Canada où à une académie privée.

Il a en poche un contrat d’un an pour s’occuper de son premier client. La suite des choses dépendra du choix de Heck entre le circuit mondial junior ou une université américaine.

Pour le moment, Lareau n’est pas en mode recrutement. Il souhaite se consacrer à 100 % à l’essor de Christopher Heck, en ce moment 492e au classement de la Fédération internationale de tennis (ITF).

Inquiétudes du moment

Parce qu’il est de retour dans le monde de la raquette, Lareau vit les mêmes angoisses et s’interroge comme tous les intervenants sur ce qui attend le sport au cours des prochains mois.

Sa réaction à la suite de l’annulation des nombreux tournois au cours des dernières semaines est sans équivoque.

C’est catastrophique pour le tennis au Canada. Le fait que le tournoi n’aura pas lieu cette année, c’est une source de revenus inimaginable que perd Tennis Canada. Cet argent-là était réinvesti dans le développement des joueurs. C’est une grosse perte pour les prochaines années, a réagi Lareau.

Tout en rappelant que Tennis Canada a mis à pied lundi une portion importante de son personnel, il a insisté sur les circonstances propres au tennis.

Pour nous, il faut savoir que la situation et les règles du déconfinement sont différentes dans chaque pays. Avant que les circuits de tennis reprennent leurs activités, ça risque d’être un peu plus long. Même s’il s’agit d’un sport individuel où il est plus facile de respecter la distanciation sociale, les joueurs doivent pouvoir se rendre sur les sites de compétitions. Ça représente l’enjeu majeur.

Lareau croit d’ailleurs que les organisateurs des Internationaux des États-Unis n’auront éventuellement pas d’autre choix que d’annuler ce qui constitue habituellement le quatrième et dernier tournoi du grand chelem du calendrier.

C’est incroyable de constater à quel point il ne se passe rien dans notre milieu depuis Indian Wells. Ce n’est vraiment pas agréable, a-t-il conclu.

À n’en pas douter, il souhaite que cette pause contrainte et forcée puisse connaître un dénouement heureux pour le bien de tous.