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Radio-Canada, diffuseur-hôte des Jeux olympiques de 1976

Radio-Canada, diffuseur-hôte des Jeux olympiques de 1976

Il y a 45 ans, du 17 juillet au 1er août 1976, les Jeux olympiques d’été se déroulaient à Montréal. Comme diffuseur-hôte, Radio-Canada doit assurer le son et l'image des compétitions à l’ensemble des diffuseurs canadiens et étrangers accrédités. Nos archives témoignent des grands défis techniques et technologiques relevés à cette occasion.

TEXTE : ÉLODIE GAGNÉ | RECHERCHE D'ARCHIVES : SYLVIE COURNOYER, SERVICE DE LA GESTION DES DOCUMENTS | PHOTOS : JEAN-PIERRE KARSENTY, GUY DUBOIS, DONNA FOSTER ROIZEN.

Publié le 30 juillet 2021

En 1976, les Jeux olympiques foulent le sol du continent nord-américain pour la quatrième fois de leur histoire. Pour le Canada, il s’agit d’une première.

Les JO de Montréal représentent aussi l’aboutissement d’une participation sans cesse grandissante de Radio-Canada aux Olympiques.

C’est d’ailleurs à René Lecavalier, qui a précédemment couvert les Jeux de Rome, Innsbruck, Tokyo, Grenoble et Mexico, que l’on confie le rôle d’annonceur officiel des cérémonies.

Le premier annonceur sportif au Canada semble ici bien seul à sa tribune.

Hors champ, c’est pourtant la plus large équipe jamais rassemblée par le diffuseur public qui fourmille autour de lui.

La retransmission des épreuves des Jeux olympiques est sans doute l’aspect le plus complexe de cette gigantesque manifestation sportive quadriennale.

Afin de s’assurer de bien remplir son mandat de diffuseur-hôte, Radio-Canada met sur pied une équipe spéciale : l’Organisme de radio-télévision des Olympiques (ORTO).

C’est par l’entremise de cette division que Radio-Canada accueille près de 3000 représentants d’organisations de radio et de télé du monde entier, met à leur disposition des installations techniques et leur procure des reportages prêts à être diffusés dans leurs pays.

L’ORTO doit notamment leur fournir l’image internationale qui comporte l’identification de la discipline, le nom des athlètes et le chronométrage apparaissant en sous-titres ainsi que le son d’ambiance des épreuves.

Au moment des JO de Montréal, 1600 employés font partie du personnel de l'ORTO.

Nombreux se souviendront de la chemise des techniciens de l’ORTO et, surtout, de son imprimé aux couleurs de Radio-Canada.

Ils sont une cinquantaine de techniciens à se relayer quotidiennement au Centre de régie technique, le cœur des opérations de l’ORTO.

La régie centrale est le point de ralliement de tous les moyens de communication nécessaires à la couverture des Jeux olympiques.

Y convergent les images en provenance d’une vingtaine de cars de reportage et les descriptions faites dans une trentaine de langues.

Des signaux qui sont ensuite acheminés vers les pays diffuseurs ou vers les 9 studios de télé et 50 studios radio sur place à Montréal.

Les Jeux olympiques de 1976 sont d’ailleurs l'occasion pour le diffuseur-hôte de faire rayonner mondialement sa nouvelle image de marque.

Créé en 1974 par les designers Burton Kramer et Allan Fleming, le nouveau symbole de Radio-Canada représente le C de Canada, diffusé dans toutes les directions pour illustrer par le fait même le rayonnement de la radio et de la télévision.

Toutes les couleurs du symbole sont chaudes et, dans chacune d’entre elles, le symbole semble bouger, vibrer.

Le logo est introduit progressivement dans les communications et sur les plateformes et équipements de Radio-Canada, dont sa flotte de véhicules.

Stationné tout près du bassin olympique, ce car de reportage lui fait sans contredit une belle place.

Le stade olympique est rempli au maximum de sa capacité pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Montréal le 17 juillet 1976.

Les techniciens de l’ORTO sont à l’œuvre pour saisir ce grand moment, tout en s’assurant de ne pas s’empêtrer dans leur long câble!

Au cours des 16 jours de l’événement, ils devront se déplacer sur les 27 sites de compétition des 21 disciplines au programme.

Parmi les 9 villes canadiennes qui accueillent des épreuves, on compte notamment, en plus de Montréal, Bromont, Ottawa, Québec, Sherbrooke, Toronto, Joliette et L’Acadie.

À 290 km du Village olympique, à Kingston, se déroule sur le lac Ontario la compétition de voile.

Captée sur une caméra-film, cette épreuve de yachting est l’une des rares à ne pas être commentée simultanément.

Les images prises à partir des bateaux de l’ORTO sont d’abord envoyées au laboratoire de développement et en télécinéma avant d’aboutir au centre de presse.

Les membres de cet équipage sont-ils en repérage sur notre photo? Ils paraissent du moins beaucoup trop détendus pour être en pleine compétition!

Les épreuves de cyclisme, d’aviron, de canoë ainsi que le marathon bénéficient de leur côté d’une grande réalisation technique de l’Organisme de radio-télévision des Olympiques (ORTO).

L’auto-caméra a été spécialement conçue afin d’offrir de meilleurs reportages télévisés d’action en direct.

Conduit par un pilote de course d’expérience, le véhicule peut circuler tout près des coureurs en permettant au caméraman installé à l’arrière de capter des images saisissantes et de gros plans des athlètes à l’effort.

Autorisée par l’Union cycliste internationale, l’auto-caméra vise à remplacer la motocyclette utilisée dans les courses européennes.

L’auto-caméra participe à une méthode de transmission des plus perfectionnées de l’ORTO.

Les images qu’elle capte sont envoyées à un hélicoptère qui suit le véhicule à une altitude de 1000 pieds, puis elles sont relayées à un car de reportage au sol.

L’hélicoptère est aussi doté d'une caméra couleur pour assurer les vues d'ensemble.

Des caméras fixes sont également placées aux endroits stratégiques du parcours pour compléter l’expérience du téléspectateur.

Présentée dans le cadre du Salon international de l’auto 1975 à la Place Bonaventure, à Montréal, cette innovation de l’ORTO fait sensation parmi les visiteurs.

Pour les 700 commentateurs attendus sur les différents sites des JO de 1976, les ingénieurs et techniciens de l’ORTO conçoivent une autre innovation : la consolette.

Cette mini-console est une table de travail suffisamment large et profonde pour assurer le confort de chaque commentateur et qui est notamment équipée d’un écran témoin de 15 pouces.

Sa simplicité de fonctionnement et sa flexibilité écartent a priori les bris techniques ou les pannes occasionnelles.

À la fois isolés et rassemblés, les commentateurs des épreuves peuvent ainsi livrer leurs observations tout en se sentant au cœur de l’action.

Situé à la Maison Radio-Canada, le studio 45 sert de quartier général à l'équipe chargée de l'information.

Des tableaux que des graphistes veillent à mettre à jour présentent l'horaire de la journée, le classement et la situation des athlètes canadiens.

Une dizaine de scripteurs recueillent et analysent quant à eux les résultats des épreuves qui sont transmis presque instantanément par le Comité d'organisation des Jeux olympiques (COJO) à l’aide de téléscripteurs.

Le long du mur, une dizaine d’écrans permettent aussi de suivre en temps réel les images de l’action en cours sur les différents sites de compétition.

Presque désert et inanimé sur notre photo, le studio 45 devient, durant les Jeux de Montréal, le centre nerveux de la diffusion.

Si certaines technologies peuvent sembler désuètes aujourd’hui, il faut se rappeler qu’en 1976, elles sont toutes de dernier cri.

C’est notamment le cas de cette caméra française ultralégère et portable qui a fait son apparition sur le marché international en 1973.

Les techniciens de l’ORTO héritent d’une trentaine de caméras Éclair ACL 16 mm pour produire des reportages filmiques.

Réputée comme très silencieuse, la caméra ne pèse que 4,5 kg, ce qui lui permet d’être transportée aisément d’un site à l’autre.

Finalement, ce sont 3000 événements que couvriront les caméramans de Radio-Canada, totalisant 1300 heures d’enregistrement, soit 500 000 pieds de film et 947 rubans magnétoscopiques.

À cet instant, toute l’attention du commentateur Jean Pagé et de l'analyste Jacques Samson est dirigée vers la description d’un match de volleyball.

Les XXIes Olympiades constituent alors le plus important effort déployé dans l’histoire du Service des sports de Radio-Canada.

Près d’un milliard d'auditeurs et de téléspectateurs disséminés à travers le monde suivront avec fascination et admiration cette grande manifestation sportive.

L’émotion est d’autant plus vive lorsque l’on accueille un tel événement dans notre pays, dans notre ville, dans notre organisation…

Après Montréal, place à Moscou!

Présent sur place, le président du COJO de Moscou lgnati T. Novikov n’a que de bons mots pour le travail de l’équipe de l’ORTO dirigée par Marcel Deschamps.

La télévision de l'URSS s'est vu tracer « le défi de l'excellence ». Les organisateurs soviétiques des Jeux de 1980 entendent bien s'inspirer des moyens de communication mis en place en 1976, écrit-il plus tard à son homologue montréalais.

La diffusion des Olympiques, comme leur organisation, vient de prendre un tournant.

L’événement, d’un point de vue technique et technologique, fera l’objet d’encore plus d’innovations dans les décennies suivantes.



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