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Un centre de recherche en prévention de l'obésité mis sur pied à Québec
Mise à jour le jeudi 6 mai 2004, 18 h 18 .


On compare aujourd'hui le combat contre l'obésité à celui contre le tabagisme, il y a quelques années. Et il faut commencer tôt, semble-t-il, dès l'enfance. On examine le contenu des boîtes à lunch, le menu des cafétérias scolaires est inspecté, la restauration rapide et ses portions excessives sont dénoncées.

Voilà maintenant que des chercheurs s'intéressent à la prévention de l'obésité chez les enfants dès la petite enfance et même lors de la grossesse. Un centre de recherche en prévention de l'obésité, rattaché à l'Hôpital Laval, vient d'ouvrir ses portes à Québec. L'une des premières études portera sur ce domaine.

Le tabagisme et le lait maternel scrutés à la loupe

On savait déjà que le tabagisme chez la femme enceinte était néfaste pour le bébé. Mais l'une des surprenantes découvertes, encore peu connues, est l'effet du tabac sur l'obésité infantile lors de la grossesse.

« Le bébé issu d'une grossesse d'une maman qui fume sera peut-être de poids plus petit, mais il va y avoir une compensation pendant les années. [...] Il va y avoir un rebond qui pourrait amener le poids et la masse graisseuse du corps au-delà de ce que ce serait chez un enfant qui n'aurait pas fumé pendant sa grossesse », explique Angelo Tremblay, professeur de kinésiologie à l'Université Laval.

La malnutrition de la mère pendant la grossesse serait aussi un facteur qui influencerait l'excès de poids chez l'enfant. « À ce moment-là, on peut avoir des implications sur la sensibilité à l'insuline de l'enfant, son risque de diabète », souligne Angelo Tremblay.

Une étude portant sur la prévention de l'obésité chez les enfants

Toutes ces questions intéressent grandement le nouveau centre de recherche sur la prévention de l'obésité qui voit le jour à Québec. L'une des premières études portera sur la prévention de l'obésité chez les enfants et même dès la grossesse.

Claude Bouchard
Le chercheur québécois Claude Bouchard est le directeur du Pannington Medical Research Center, en Louisiane aux États-Unis. Le chercheur croit qu'il faut notamment clarifier la question sur les effets contradictoires du lait maternel.

« L'allaitement maternel est associé à une prévention. [...] Cependant, on constate aussi que dans le lait maternel de nos jours, la composition en acide gras a changé. Ce mélange varié d'acide gras a été montré en laboratoire comme pouvant conduire à une augmentation du nombre de cellules adipeuses.[...] Peut-êre que ça cause un terrain biologique, tout a fait à notre insu, qui augmente le risque de devenir obèse avec les années. »

En attendant de faire la lumière sur cette question, les experts recommandent aux femmes qui peuvent le faire, d'allaiter au moins six mois et même plus. Les études actuelles démontrent que les effets sur la prévention de l'obésité se font sentir après le sixième mois d'allaitement.

Extrait vidéoLe reportage de Nicole Germain




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