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La destitution de Jean Pelletier n'étonne guère
Mise à jour le mardi 2 mars 2004, 11 h 59 .


Jean Pelletier
Le président du conseil d'administration de Via Rail, Jean Pelletier, a été congédié lundi. Le gouvernement de Paul Martin n'a pas apprécié les commentaires tenus par l'ancien chef de cabinet de Jean Chrétien au sujet de Myriam Bédard.

Le premier ministre Martin a jugé que le propos de M. Pelletier étaient inacceptables. « Nous avons promis de changer les choses. Il faut faire des changements dans la culture des sociétés de la Couronne. On invite les gens à parler. Il faut les encourager, pas les décourager », a déclaré Paul Martin.

Des propos parfois blessants

Ceux qui ont connu l'ex-maire de Québec comme adversaire politique et les journalistes assignés à la couverture municipale à cette époque se souviennent très bien des commentaires parfois désobligeants de Jean Pelletier.

Marcel Collard, ex-directeur de la section affaires municipales au journal Le Soleil, se souvient de l'homme politique pointant du doigt le chef de l'opposition et affirmant : « monsieur, vous êtes un petit, vous êtes un tout petit ».

Maire de Québec de 1977 à 1989, Jean Pelletier a parfois tenu des propos qui ressemblent étrangement à ceux qui lui ont valu son congédiement, comme le souligne Winnie Frohn, qui fût tour à tour recherchiste et chef du Rassemblement populaire, le parti de l'opposition à l'Hôtel de ville à cette période. « Quand, carrément, il m'a accusée, à toute fin pratique, d'être frustrée sexuellement parce que j'avais pas un copain. Quand j'ai demandé qu'il éclaicisse ses paroles, il a dit : “ Ah! Je voulais juste vous dire que vous aviez besoin de jus d'orange “», relate Mme Frohn.

Gilles Gilbert a lui aussi affronté Jean Pelletier au conseil municipal. Il s'en souvient comme d'un homme qui ne tolérait pas qu'on s'y oppose : « Je pense qu'il a toujours été méprisant envers ceux qui s'opposait à lui. »

L'opposition bloquiste à Ottawa considère que le renvoi de Jean Pelletier aurait dû être fait dès la semaine dernière. C'est du moins l'opinion du député bloquiste de Charlesbourg-Jacques-Cartier, Richard Marceau : « Ce n'était pas un homme qui avait la réputation d'être un coeur doux ». Selon Richard Marceau, l'ancien maire de Québec « se faisait appelé, en anglais, the silent executioner parce qu'il pouvait détruire votre carrière avec un sourire sur le visage ».

L'origine de la controverse

Myriam Bédard
À la suite des allégations de malversations chez Via Rail, en marge du scandale des commandites faites la semaine dernière par Myriam Bédard, Jean Pelletier a dit qu'elle était une pauvre fille sans conjoint, ayant la tension d'une mère monoparentale qui a des responsabilités économiques. Il s'est excusé depuis.

Dans une lettre au premier ministre, en date du 13 février, Mme Bédard faisait état de plusieurs cas de surfacturation et de tractations douteuses impliquant la firme Groupaction Marketing et la société d'État Via Rail. Myriam Bédard affirme avoir été témoin de ces cas de surfacturation quand elle était employée au service de marketing du transporteur ferroviaire. Elle allègue avoir été forcée par la suite de travailler chez Groupaction ou de démissionner.

Extrait audioLe reportage de Cécile Larouche




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