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Des failles dans la sécurité

Radio-Canada

Une enquête de Radio-Canada montre que la zone cargo représente le maillon le plus faible de l'aéroport et que les enquêtes de sécurité menées sur les employés qui accèdent à ce secteur posent problème.

Une enquête de Radio-Canada montre que la zone cargo représente le maillon le plus faible de l'Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau et constitue un endroit propice à l'infiltration du crime organisé.

Ainsi, une de nos équipes est parvenue à pénétrer dans ce secteur sensible, au matin du 11 septembre dernier. Les portes qui permettent d'accéder aux pistes afin d'acheminer les marchandises étaient grandes ouvertes.

Les journalistes ont pu se promener durant de longues minutes dans l'entrepôt d'Air Canada, situé à côté des bureaux de la douane, avant qu'un employé les aperçoive.

« C'est sûr que si vous voulez pénétrer dans une zone restreinte et que vous avez le temps de regarder les lacunes, vous allez les trouver. Vous allez les trouver juste en vous installant et regarder comment ça opère », dit un ancien policier qui a travaillé aux Aéroports de Montréal (ADM) durant plusieurs années et qui tient à garder l'anonymat.

L'enquête de Radio-Canada montre aussi qu'il y a du laxisme dans la façon dont les enquêtes de sécurité sont menées auprès des employés d'aéroport.

Un rapport publié en 2004 par la vérificatrice générale du Canada indiquait qu'entre janvier 2001 et mai 2003, 5,5 % de ceux qui ont reçu une cote de sécurité permettant d'accéder aux zones restreintes avaient un casier judiciaire.

Le document ajoutait que Transports Canada, qui délivre les laissez-passer, ne reçoit pas toute l'information de la police, et a donc accordé une carte d'accès à de nombreuses personnes dont la fiabilité était douteuse.

L'ancien policier interviewé par Radio-Canada explique qu'un individu qui a commis un vol lorsqu'il était jeune, et qui a demandé pardon depuis, peut quand même être engagé.

Le président de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), Jacques Duchesneau, reconnaît que le crime organisé est bel et bien présent à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau et que certains employés ont des casiers judiciaires. Il dit souhaiter que son organisation obtienne davantage de pouvoirs pour contrôler plus adéquatement la sécurité.

Plusieurs experts croient qu'une des façons de combattre le crime organisé dans les aéroports serait de réduire le nombre d'intervenants qui font la gestion de la sécurité.

Une gestion morcelée

Cette gestion est partagée entre Transports Canada, Aéroport de Montréal et l'Agence des services frontaliers, ce qui rend la cohésion difficile.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui n'est plus présente à l'aéroport, affirme que Transports Canada est responsable de la sécurité dans la zone d'embarquement des passagers en plus de partager avec ADM la tâche de veiller sur le tarmac. Transports Canada a confié la sécurité de l'embarquement à l'ACSTA, qui a à son tour confié l'inspection des bagages et des passagers à une firme privée.

Il en va de même pour la sécurité du tarmac, qui est assurée par une firme privée. Quant à l'inspection des bagages, elle est la responsabilité de l'Agence des services frontaliers. Le SPVM assure également une présence policière dont l'ampleur demeure non précisée.

Quant à la GRC, elle affirme n'intervenir à l'aéroport que pour des fins d'enquêtes ou lors de la saisie de drogue par les douaniers.

ADM refuse de commenter l'affaire, expliquant qu'elle relève de la compétence des douaniers et des experts en matière de crime organisé. De son côté, Transports Canada n'a pas rappelé Radio-Canada.

Lundi, Radio-Canada rapportait les résultats d'une enquête réalisée par une firme privée, selon laquelle le crime organisé serait très présent sur le tarmac de l'aéroport.

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