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Des vies brisées à jamais par une balle

Des vies brisées à jamais par une balle

Dans la bouche des victimes, les mots se bousculent et la force des détails témoigne du traumatisme qu'elles ont vécu.

Un texte de Lise Ouangari

Publié le 24 avril 2020

Il faut moins d’une seconde — des millièmes de seconde en fait — pour qu’une balle quitte le canon d’une arme et atteigne sa cible. Des millièmes de seconde pour devenir une autre victime de fusillade. En ce rien de temps, pourtant, ce sont des vies entières qui sont bouleversées, elles, à jamais, parce qu’on ne survit pas seulement à une fusillade, on survit aussi au reste de sa vie.

« Je suis un survivant, j’étais sûr que j'allais mourir cette nuit-là. Tous ceux qui me connaissent n'auraient jamais pensé que je pourrais me faire tirer dessus un jour. Beaucoup de coeurs ont été brisés et beaucoup de larmes ont coulé sur ces blessures. »

Paul « Smiley » Evans, 48 ans, a été victime d’une fusillade en juin 2012 lors d'une fête qu'il était chargé de filmer à Toronto.

Cette nuit-là, il a reçu quatre balles alors qu’il se battait avec le tireur, qui tentait de lui dérober ses bijoux. Deux de ces balles sont toujours dans son corps. Celle qui est restée logée entre les vertèbres L1 et T12 l’a rendu partiellement paralysé.

Un homme marchant avec un déambulateur.
C’est la première fois que Smiley tente de marcher avec le déambulateur depuis des années. Les équipements dont il dispose ne sont pas pratiques à utiliser et nécessitent énormément d’effort, mais il ne perd pas l’espoir de pouvoir marcher un jour. Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

Smiley vit depuis dans un fauteuil roulant, mais il reste positif. La fusillade ne lui aura pas arraché le sourire qui lui a valu son surnom il y a des dizaines d’années.

« Mon seul regret est de ne pas pouvoir marcher [mais] je l'ai accepté. [...] C’est le prochain chapitre de ma vie. J'essaie juste de devenir plus fort, de me remettre en forme pour me lever. »

Ce père de famille déplore le fléau de la violence armée qui touche Toronto. « C’est difficile de stopper la violence armée. Vous pouvez mettre des lois et des règlements, mais peu importe, avec Internet maintenant vous pouvez obtenir tout ce que vous voulez. Vous pouvez acheter un pistolet, vous pouvez fabriquer cette merde. »

« Il est plus facile d'obtenir un pistolet que de se procurer un livre. »

— Une citation de   Paul « Smiley » Evans

Smiley note qu’un grand nombre de fusillades sont liées à des gangs de rue. « Beaucoup de ces fusillades touchent des jeunes. Une fois qu’ils ont une arme, ils se sentent puissants. C'est pour leur image », soupire-t-il.

Smiley se dit chanceux d’avoir eu le soutien de sa famille.

« Je me rends compte que la violence armée est un gros problème pour qu’on puisse se faire tirer dessus durant une fête où vous êtes censé vous amuser. C'est fou que quelque chose comme ça puisse arriver à n'importe qui. Vous ne vous y attendez pas », déplore sa fille de 19 ans, Kazana Oldfield.

Une femme et un homme appuyé sur son déambulateur, assis sur un lit.
Kazana suit les traces de son père cuisinier qui l’a aidé à intégrer un programme de cuisine.  Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

Elle avait 12 ans quand son père s’est fait tirer dessus. « J’étais jeune, c’est la première chose vraiment sérieuse qui s’est produite dans ma vie. Je me demandais s'il était mort, s’il allait mourir. »

Aujourd’hui, Kazana admire son père qui reste très actif.

 Je le vois malheureux dans son corps [...], mais ces balles ne l’empêchent pas de faire des choses. Il cuisine toujours, il se déplace toujours quand il en a besoin, il fait ce qu’il a à faire. C’est inspirant. Beaucoup de gens l'admirent pour ça et ont beaucoup de respect pour lui. Beaucoup de gens abandonneraient à sa place, mais lui n’abandonne pas.  Kazana Oldfield, fille de Smiley.

Une femme se recoiffe à l'aide de sa main.
Malgré son état de santé, Danielle Kane veut profiter de la vie et défendre les causes qui lui sont chères. Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

 Il a levé les bras vers moi et j’ai vu un flash. [...] Je le vois au ralenti, mais ça se passe en quelques secondes.

Le soir du 22 juillet 2018, Danielle Kane s’effondre sur le sol dans l’embrasure de la porte du restaurant italien où, un peu plus tôt, elle échangeait des rires avec ses amis à l’occasion d’un anniversaire.

L’étudiante en soins infirmiers s'apprêtait, avec son petit ami, infirmier en salle d’urgence, à porter secours à une personne blessée.  Je venais tout juste de terminer mon cours de secourisme. Je me suis dit : "Ok, je sais quoi faire", se rappelle-t-elle.

Mais, à peine après avoir franchi la porte du restaurant, elle tombe nez à nez avec celui qu’on appellera communément le tireur de Danforth. Faisal Hussain se tient de l’autre côté de la rue et tire plusieurs balles dans leur direction.

 La balle m’a touchée sur le côté, au niveau de la poitrine », montre-t-elle avec son doigt. « Immédiatement, mes jambes... je ne les sens plus, j’ai une sensation d'électricité statique.

Une femme sur un fauteuil roulant.
En 2019, le gouvernement de Doug Ford a réduit une aide financière aux victimes de crimes violents de 25 000 $ à 5000 $, « une blague » pour Danielle Kane qui souligne que son fauteuil roulant a coûté 7500 $ à lui seul.  Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

Lors de cette fusillade de masse, le tireur a ouvert le feu sur des passants et des clients de restaurants le long de l'avenue Danforth, dans le quartier grec de Toronto, populaire auprès des familles. Deux personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées avant que le tireur s’enlève la vie.

Pour Danielle Kane qui est aujourd’hui paraplégique, « chaque jour est une épreuve ». « C'est la chose la plus horrible qui puisse vous arriver. »

« Je suis choquée de voir à quel point être dans cet état est horrible parce que c’est permanent. Il y a le fait de ne pas pouvoir se lever ni marcher, mais quand on ajoute une douleur chronique... », souffle Danielle qui explique devoir prendre pas moins d'une dizaine de médicaments pour calmer sa douleur. « La plupart du temps, je veux juste m'allonger et ne rien faire. »

 C'est déchirant parce que j’étais une jeune femme qui avait beaucoup d’objectifs et de rêves et, maintenant, c'est comme si je devais surmonter cet énorme obstacle, les handicaps physiques, la douleur chronique et en plus faire face à un environnement qui n'est pas du tout adapté pour quelqu'un comme moi.

Une femme assisse sur un fauteuil roulant.
Danielle Kane confie avoir trouvé beaucoup de réconfort dans le bouddhisme pour surmonter son épreuve. Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

Bien que son compagnon ait été là pour elle depuis le début, Danielle Kane et lui sont aujourd’hui en processus de séparation. « Il est là pour moi depuis le premier jour. [...] Mais cela a mis un tel poids dans notre relation que nous sommes dans une séparation judiciaire, [...] et là encore il est là pour moi », confie-t-elle.

C’est un déclic pour la jeune femme. « Ça a été une prise de conscience, que je dois me débrouiller toute seule. »

Elle espère, maintenant qu’elle devient plus indépendante, qu’il puisse à son tour prendre le temps de guérir. « Ça a été très dur pour lui. »

« Toute ma vie a été brisée par une balle. »

— Une citation de   Danielle Kane

Danielle Kane est encore en colère — « pourquoi moi? » —, mais fait toutefois preuve d’empathie, même envers le tireur.

« Je ne le déteste pas. [...] S'il avait eu un meilleur soutien en santé mentale, les choses seraient différentes. La santé mentale dans notre système actuel n'est pas une priorité. Il n'y a pas vraiment de suivi pour s'assurer que ces personnes vont bien », estime la jeune femme, qui essaie de comprendre les racines de ces tragédies. « Que se passe-t-il avec ces gens qui sont si en colère et plein de haine pour qu'ils agissent ainsi? »

Une femme engagée

Danielle Kane est connue pour être une survivante de Danforth. Mais, en se redressant sur son fauteuil roulant, elle affirme être avant tout une femme indépendante qui compte bien faire avancer les causes qu’elle défend.

La jeune femme de 33 ans ne veut surtout pas se laisser aller à l’ennui. « Je veux toujours contribuer à la société, parce que c'est très ennuyeux de rester assise toute la journée à me distraire, à essayer d’échapper à la douleur. »

Danielle veut consacrer son temps et son énergie à sensibiliser le public et les gouvernements à l’importance de l'accessibilité pour les personnes handicapées.

« Les gens ne réalisent pas à quel point le monde est absolument inaccessible. Il n’est pas fait pour les gens comme moi. [...] J'ai dû subir une opération très invasive qui va me prendre trois mois à récupérer juste pour que je puisse utiliser des toilettes ordinaires ».

Désormais, la jeune femme veut surtout tourner son regard vers l’avenir.

 Les choses pourraient être bien pires. Même si c'est difficile de se prendre en main, je dois prendre soin de moi au final. Oui, il y a beaucoup de souffrance, mais ça pourrait être pire. Cette vie, c'est un cadeau rare... Pourquoi ne pas en tirer le meilleur parti. 

Plusieurs photos accrochées à un arbre.
De nombreux hommages ont été rendus à Julianna Kozis, âgée de 10 ans, et Reese Fallon, âgée de 18 ans, qui sont mortes lors de la fusillade du 22 juillet 2018. Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

La tragédie de Danforth a brisé de nombreuses familles.

« C'est traumatisant. Les gens vivent avec ça pour le reste de leur vie », confie Ken Price, toujours hanté par le coup de fil qu’il a reçu ce soir-là à propos de sa fille adolescente.

« Elle fêtait un anniversaire et allait manger une crème glacée. Quoi de plus inoffensif que ça? » se rappelle le père de famille, aux côtés de sa femme Claire Smith.

« Je reçois un appel de ma fille, mais c’est un étranger au téléphone, un médecin : “Votre fille a reçu une balle”. Quoi?! “Elle va bien, on dirait que la plaie est propre”. Quoi?! Qu'est-ce que vous racontez? J'essaie de digérer l’information, c'était terrible! » raconte-t-il en revivant la scène, encore sous le choc.

Ken et Claire ont failli perdre leur fille de 17 ans, qui a reçu une balle dans la hanche lors de la fusillade. « Ça aurait pu causer beaucoup plus de dégâts. Nous avons été super chanceux ».

Un homme et une femme sont assis sur un canapé.
Ken Price et Claire Smith militent activement contre la violence armée après que leur fille de 17 ans ait été blessée par balle. Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

Un soulagement que ne connaîtra pas la famille de son amie, la jeune Reese Fallon, âgée de 18 ans. « Le pire moment a été celui où on a découvert que Reese était morte. »

Samantha veut tourner la page et préfère rester discrète. « Elle ne veut pas être connue comme la femme qui a survécu », dit son père qui explique qu’en étudiant à l'extérieur de Toronto, autour d’elle « personne ne sait ce qui lui est arrivé ».

Depuis la fusillade, l’ombre du danger pèse parfois sur la jeune fille, qui n’éprouve plus le même sentiment de sécurité.

« Elle est beaucoup plus prudente qu'elle ne l'était. La nuit en particulier, elle se méfie beaucoup plus des gens autour d'elle. Avant, elle avait l'habitude d'aller seule partout, maintenant elle est beaucoup moins confiante », remarque Ken. « Elle ne veut plus du tout prendre les transports en commun », renchérit sa mère.

Les parents ne pensaient jamais revivre ça un jour, mais près d’un an plus tard, un autre coup de fil leur fera bondir le cœur dans la poitrine.

Leur fille se trouve au défilé de la victoire des Raptors, sacrés champions de la NBA, où une fusillade a éclaté. Cette fois, c’est Samantha au bout du fil. « Elle nous a dit qu’il y avait eu des coups de feu. On s’est dit : "c'est une blague ou quoi?" » s’indigne Claire Smith qui sera finalement soulagée d’apprendre que sa fille est hors de danger.

« Les gens deviennent insensibles à la violence armée parce que nous la voyons si souvent et qu’elle devient presque quotidienne », déplore-t-elle.

La photo d'une jeune fille collée sur un arbre.
Des photos de Reese Fallon, 18 ans, qui a été tuée par balle dans la tuerie de Danforth, sont accrochées sur un arbre de la place Alexander The Great à sa mémoire. Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

Donner un sens à la tragédie

Aujourd’hui, Ken Price et Claire Smith ont fait du problème de l’accès aux armes à feu leur cheval de bataille, au point de devenir de véritables encyclopédies sur la législation des armes à feu.

 On en parle beaucoup, ça fait partie de notre quotidien maintenant. Nous sensibilisons tous les jours sur les dangers des armes à feu, et c'est assez facile quand vous avez une fusillade presque tous les jours à Toronto, c'est dur de fermer les yeux. ,Claire Smith.

« Chaque fois que vous dites oui à la vente d’une arme, il y a un risque. Ce n’est pas hypothétique : ça nous est arrivé parce que la commercialisation des armes à feu est autorisée dans notre pays », regrette Ken Price, rappelant que le tireur de Danforth était armé d’un pistolet qui avait été volé chez un marchand d'armes.

Ken regrette que d’une manière ou d'une autre, s’en prendre aux armes à feu revient à s’en prendre à la « liberté ». « Le cœur du débat vous ramène toujours à une discussion sur la liberté et rien d'autre : “On ne fait rien de mal, c’est une question de droit de propriété” », dit-il, agacé.

Les parents de Samantha militent notamment pour que les fabricants conçoivent leurs armes de façon à ce que leurs propriétaires soient tenus responsables. Ken Price croit qu’avec les avancées technologiques, les fabricants pourraient élaborer des dispositifs intelligents comme des systèmes de reconnaissance biométrique pour empêcher toute personne non autorisée à tirer avec l'arme.

Pour cette famille qui en connaît le prix, les risques sont trop grands. « Une fusillade de masse, c’est déjà une de trop », tranche Claire.

Une femme attablée regarde plusieurs photos.
Shauna Brown croit que le « code de la rue, le fait de ne pas cafarder.» est la raison pour laquelle l’assassin de son fils court toujours. Elle estime que les policiers devraient entretenir de meilleures relations avec les membres des communautés pour avoir une meilleure interaction et relation de confiance. Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

Il n’y a pas de science dans le deuil, il est singulier

« Tout est allé si vite. Ils ont tenté de le ranimer. D'après ce que j'ai compris, sa mort a été assez instantanée. »

C’était une chaude soirée du mois de juillet 2017, se rappelle Shauna Brown, qui vivait avec sa famille dans une coopérative d’habitation de Malvern, dans le nord-est de Toronto. « Il faisait beau. Tout le monde était dehors, il y avait beaucoup d'enfants qui couraient, des familles, des voisins. »

Le bruit du coup de feu retentit encore aux oreilles de Shauna Brown. Les cris aussi.

Quand elle s’est précipitée dans la rue, son fils de 25 ans, Demal Graham, gisait sur le sol après avoir été touché par balle alors qu’il était sur le porche de sa maison en train de surveiller sa fille de 6 ans qui jouait plus loin.

« Une fois qu’une balle sort du canon d’une arme, elle a un effet domino. Vous ne pouvez pas la reprendre et elle a un impact sur tant de gens. »

— Une citation de   Shauna Brown

La vie de son fils lui a été brutalement arrachée et Shauna n’arrive pas à chasser ces souvenirs douloureux. « Cela fait plus de deux ans et j'ai toujours l'impression que c'était hier. » Depuis ce jour, confie Shauna d’un air presque désolé, elle vit au jour le jour. « Je ne suis pas retournée au travail depuis. À cause du deuil, du traumatisme, du trouble de stress post-traumatique, des flash-back », dit-elle d’une voix étranglée par l'émotion.

Une femme est agenouillée et prie devant un mur tapissé de photos.
Shauna Brown prie beaucoup devant les photos de son fils, affirmant que la foi lui permet de tenir le coup. Photo : Radio-Canada / Lise Ouangari

Pour cette mère, arriver à se lever le matin est déjà une victoire : « Passer à travers la dépression et ne pas abandonner, c'est ça, pour moi, être forte ».

« Il n'y a pas de notion de temps dans le deuil, surtout quand c'est votre enfant. Le temps ne suffit pas pour passer à autre chose. Je ne surmonterai jamais la perte de mon fils, jamais. Vous apprenez juste à avancer. »

— Une citation de   Shauna Brown

Shauna a essayé de fuir le chagrin en déménageant dans un quartier calme. Dans sa maison, les murs blancs et sobres renvoient l'écho du vide laissé par la mort de son fils. Des photos de Demal meublent le silence.

Shauna raconte que Demal a été au mauvais endroit au mauvais moment, à la merci d’un homme en colère qui cherchait à exercer des représailles sur un autre.

Shauna Brown n’a jamais tourné la page, d’autant que le tireur de son fils n’a jamais été arrêté. « Cela me met en colère. La personne est toujours dehors et pourrait blesser quelqu'un d'autre et traumatiser une autre famille. »

Selon elle, il existe trop d’inégalités. « Il y a des tonnes de traumatismes qui se produisent dans les communautés où les gens n'ont pas de ressources. L'argent doit être réinvesti dans les communautés qui en ont désespérément besoin ».

« Les gens ont peur de passer le pas de leur porte et de quitter leur maison la nuit. Ils ont même peur chez eux. »

— Une citation de   Shauna Brown

Comme elle, Ken Price comprend que les gouvernements décident de répondre à la violence armée en engageant plus de policiers. « Mais c'est une réaction, ce n'est pas de la prévention. Si vous réduisez la quantité d'armes à feu sur le marché, vous n'aurez pas besoin de tous ces policiers. [...] Il y a des causes profondes, parfois basées sur des considérations économiques, parfois basées sur des problèmes de santé mentale. [Pour Faissal Hussain], c'était une combinaison de ces deux choses qui a créé un vide dans sa vie et il l'a rempli de haine et a choisi d'agir. Mais nous devons rendre la tâche beaucoup plus difficile pour eux », estime Ken Price.

Depuis des années, le nombre de fusillade et de victimes ne cessent d’augmenter à Toronto, qui a été en 2019 le théâtre d’un triste record de 492 fusillades en un an, selon la police.

Derrière ce fléau de la violence armée, il y a des centaines de victimes, souvent anonymes, des vies abîmées, écorchées, des rêves balayés, des survivants qui se lèveront demain matin, comme chaque matin, dans des corps meurtris, pour se reconstruire, se réinventer, apprendre à être à nouveau.

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