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Être policier autochtone en 2021, encore un défi

Être policier autochtone en 2021, encore un défi

Un texte de Julie Marceau

Publié le 15 avril 2021

Esti de sauvage, t’as pas le droit de me donner un ticket... Être policier autochtone dans sa communauté signifie combattre les préjugés des non-Autochtones, mais aussi être prêt à mettre des menottes à un ami ou à un membre de sa famille. C’est le défi que les policiers anichinabés de Kitigan Zibi relèvent tous les jours.

7 h 40 lundi. Shawn Buckshot-Maurice entame un horaire de jour après avoir patrouillé de nuit. Ce sont de longs quarts de travail de 12 heures.

Première routine : suivre les autobus scolaires dès 7 h 40 le matin.

On ne veut pas qu’il arrive quelque chose à nos jeunes. On a nos propres autobus qui vont porter nos enfants dans les écoles de Kitigan Zibi. Certains élèves vont aussi dans des écoles de Maniwaki (la municipalité voisine), donc les autobus vont là-bas aussi, explique le policier âgé de 28 ans.

Espaces autochtones est allé cet hiver à la rencontre de différentes communautés autochtones, de Uashat (Innus) à Chisasibi (Cris) en passant par Val-d’Or et Kitigan Zibi (Anichinabés). Chaque fois, nos journalistes ont été au préalable testés pour la COVID-19. 

La rue Kichi Mikan fait partie du trajet. Cette route, également connue comme la 105, relie Gatineau à Maniwaki en traversant la communauté autochtone d’environ 1500 âmes. Les policiers y interceptent donc des automobilistes autochtones en excès de vitesse, mais aussi de nombreux automobilistes non autochtones.

Les commentaires racistes fusent parfois : t’as pas le droit de me donner un ticket, entend souvent Shawn Buckshot-Maurice. Les automobilistes croient à tort que les policiers anichinabés n’ont pas le pouvoir d’appliquer le Code de la sécurité routière ni de remettre des contraventions si l’interception a lieu à Maniwaki (le temps d’observer l’infraction et d’intercepter le véhicule).

Diplômés de l'École nationale de police du Québec (ENPQ), les 12 agents de la police de Kitigan Zibi ont pourtant la même formation et les mêmes pouvoirs que tous les autres policiers du Québec. La Sûreté du Québec les sollicite d'ailleurs pour certaines opérations à Maniwaki.

Il est arrivé que les gens refusent qu’on leur remette des contraventions et qu’ils réclament la Sûreté du Québec. Quand un agent de la SQ arrive, il leur dit : regardez Monsieur, soit vous recevez le ticket de la SQ, soit vous recevez celui de la police de Kitigan Zibi. En voulant dire : ça va être le même ticket!, relate le chef de la police de Kitigan Zibi, Paul McDougall.

Les gens pensent qu’on est des peacekeepers parce que, dans le temps, les policiers autochtones n’appliquaient pas le Code de la sécurité routière, ajoute Shawn.

Le mot peacekeepers réfère à une mission de paix, mais également aux Peacekeepers de Kahnawake, l’un des plus anciens corps de police autochtones au pays.

Si, à leurs débuts, les Peacekeepers avaient un rôle limité, ses agents ont aujourd’hui les mêmes pouvoirs qu’un policier de Montréal ou de la Sûreté du Québec.

Chasse à l’orignal et racisme exacerbé

L’automne dernier, les membres de Kitigan Zibi, de Lac-Barrière et de Kitcisakik ont érigé des barrages dans la foulée des revendications concernant la chasse à l’orignal. La tension a monté d’un cran.

On s’est fait lancer des insultes comme "esti de sauvage", se souvient Shawn Buckshot-Maurice, qui cumule 4 ans d’expérience comme policier.

Des policiers discutent devant un barrage érigé par des communautés autochtones.
Les membres des communautés de Lac-Barrière, Kitigan Zibi, Kitcisakik réclamant un moratoire de 5 ans sur la chasse à l’orignal dans la Réserve faunique La Vérendrye. Photo : Radio-Canada / Hugo Bélanger

Ce moratoire [demandé par les communautés anichinabées], ça a créé tellement de tensions. Ça s’est ressenti dans toute la région et ça se ressent encore, soutient-il.

Les gens ne le diront pas toujours tout haut, mais ils pensent qu’on prend pour eux [les manifestants autochtones], ajoute Shawn Buckshot-Maurice.

Le corps policier relève financièrement du conseil de bande, comme les policiers du SPVM sont des employés de la Ville de Montréal, mais le service fonctionne de façon autonome comme tous les autres corps policiers du Québec, assure le chef McDougall.

Le conseil de bande peut nous dire : on souhaite plus de surveillance sur telle ou telle rue, mais ce ne sont pas eux qui décident comment on va agir, explique-t-il.

Le chef de police de Kitigan Zibi, Paul McDougall.
Le chef de police de Kitigan Zibi, Paul McDougall. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

De concert avec la Sûreté du Québec, la police de Kitigan dit avoir choisi de ne pas démanteler les barrages pour éviter de jeter de l’huile sur le feu.

Les deux corps de police ont toutefois assuré une surveillance constante pour prévenir toute forme de violence ou de dérapage entre les chasseurs et les manifestants. Rien à voir, insiste le chef McDougall, avec une prise de position en faveur des manifestants.

Quand sont nés les corps de police autochtones?

Jusqu'aux années 1960, c’est la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui patrouillait dans les communautés autochtones.

Au cours de cette période de bouleversements en matière de droits civiques en Amérique du Nord, les conseils de bande demandent de pouvoir avoir leurs propres policiers.

Le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien instaure alors le programme de constable spécial. Une formation qui permet à des Autochtones d’intégrer la GRC, mais avec des pouvoirs limités.

Ottawa transfère aussi peu à peu certaines responsabilités aux provinces concernant les Autochtones, notamment en matière de sécurité publique.

C'est dans ce contexte que s'ouvre, en quelque sorte, une fenêtre d'opportunité qui permet la création des premiers corps de police autochtones.

Fin des années 1960, Kahnawake est la première communauté à créer un programme policier au Québec, les Peacekeepers. Durant cette période, ils sont toutefois sous l’autorité de la Sûreté du Québec. Ils deviennent officiellement un corps policier en 1979.

Parallèlement, la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (1975 ) reconnaît le droit à l’autonomie et à l’autodétermination des communautés autochtones (cries et inuit), dont l’administration de leurs services policiers.

Cette reconnaissance historique influencera des dizaines d’ententes tripartites menant à la création de corps policiers autochtones à travers le pays.

Le corps de police de Kitigan Zibi est créé en 1985.

Bâtiment du Service de police de Kitigan Zibi

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Le bâtiment du Service de police de Kitigan Zibi Photo : Radio-Canada / Christelle D'Amours

Être policier chez soi… un travail 24 h sur 24

L’intercom sonnera plusieurs fois pendant qu’Espaces autochtones se trouve dans la voiture d’autopatrouille de Shawn Buckshot-Maurice. Pas de grosse arrestation en vue en ce mardi ensoleillé en Outaouais. La pandémie est sur toutes les lèvres, avec la hausse des cas dans la région.

Une seule mise derrière les barreaux, un... petit chien gravement malade. Il s’est égaré. C’est dog’s day (la journée du chien), explique le policier en riant.

Shawn Buckshot-Maurice récupère un petit chien qui s'est égaré. Il est placé dans une cage.
Shawn Buckshot-Maurice récupère un petit chien qui s'est égaré. Il est entré, gravement malade, chez un citoyen. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

Comme on est une petite communauté, ça arrive souvent qu’on a des appels pour des animaux, explique-t-il.

Depuis environ une demi-heure, Shawn recherche également une personne suspecte.

Un citoyen, déjà au courant de l’affaire, l’interpelle à un panneau d’arrêt en ouvrant la fenêtre de son véhicule. Les deux camionnettes s’arrêtent un instant, côte à côte.

J’ai vu ton suspect, il est dans ce coin-là! Vous avez passé tout droit, dit-il.

Quelques kilomètres plus loin, Shawn Buckshot-Maurice repère l’homme en question.

Mais il ne pose aucun danger, ni pour lui ni pour la communauté.

Shawn Buckshot-Maurice discute avec un citoyen pour s'assurer qu'il se porte bien.
Shawn Buckshot-Maurice discute avec un citoyen pour s'assurer qu'il se porte bien. L'homme déambulait dans les rues de façon étrange depuis quelques heures. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

Il provient de la communauté de Lac-Rapide, explique Shawn après une brève intervention. Le policier encourage l’homme encore intoxiqué depuis la veille à être prudent, puis le laisse repartir.

On a souvent un rôle de police communautaire, dit-il. Des fois, on va cogner à la porte de la famille pour qu’une personne trop intoxiquée ne reste pas seule dans la rue, poursuit Shawn. 

Une police de proximité qui a ses avantages, dit-il.

Si je réponds à un appel, je sais si cette personne sera agressive ou pas. Toutes les recherches qu’un policier doit faire avant d’entrer quelque part : "Est-ce qu’il y a des armes dans la maison? Est-ce que la personne est violente? Est-ce que la personne suspecte habite la maison?" Eh bien nous, on le sait déjà, souligne Shawn.

Mais connaître tout le monde signifie aussi être reconnu en tout temps… y compris un dimanche de congé, à l’épicerie…

J’ai eu à dealer avec des gens que je connais, des amis… De prime abord, ces gens-là vont avoir un peu de haine, eh oui… au début, ça crée des tensions. Mais après un certain temps, ils vont dire "je ne t’en veux pas, t’avais une job à faire", raconte Shawn.

Proximité… contre le crime organisé

Il y a des pour et des contre, concède le chef du service de police de Kitigan Zibi.

Dans les années 2000, le chef McDougall, qui cumule 30 ans d’expérience, était enquêteur pour la GRC au sein de l'Unité mixte d'enquête sur le crime organisé autochtone (UMECO).

Des maisons dans la communauté anichinabée de Kitigan Zibi.
La communauté anichinabée de Kitigan Zibi est située dans la Vallée-de-la-Gatineau en Outaouais, à côté de Maniwaki. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

En 2006, l’opération concert devait permettre à l’équipe spéciale, composée d'agents de la GRC, de la SQ et de services de police autochtones, de démanteler un réseau de stupéfiants à Kitigan Zibi.

Avant l’opération, la GRC et la SQ voulaient voir les suspects. Ils disaient qu’ils voulaient voir à qui ils avaient à faire. J’ai dit : Parfait, venez à l’aréna [de Kitigan Zibi] à 22 heures. Je serai devant le filet. Le suspect no1 sera à la défense. Le suspect no 2 jouera contre nous, relate Paul McDougall, sur une pointe d’humour, en se rappelant ces souvenirs.

L’opération permettra de porter une centaine d’accusations, notamment de production et de trafic de stupéfiants aux États-Unis, contre 26 suspects.

Le chef de Kitigan Zibi, Dylan Whiteduck.
Le chef de Kitigan Zibi, Dylan Whiteduck. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

On est très fiers de notre service de police. Il existe depuis plus de 30 ans. Ça démontre que ça fonctionne. Nos policiers ont un jugement lors d’interventions que des policiers venant de l’extérieur ne peuvent pas avoir, soutient le chef de Kitigan Zibi, Dylan Whiteduck.

Policier de frère en sœur

Pour ajouter à la fierté de la communauté, la sœur de Shawn, Shyanne, âgée de 21 ans, a décidé de suivre ses traces. Elle terminera sa formation collégiale dans les prochains mois.

C’est à la cérémonie de remise des diplômes de son frère, à l'École nationale de police, en 2017, qu’elle s’est décidée.

Je vais toujours me rappeler de ce moment-là. Mon frère était en avant du stage, puis il a reçu son diplôme. J’ai regardé mes parents et je leur ai dit : je ne sais pas si vous le savez, mais un jour vous allez revenir ici pour moi, raconte la jeune femme.

Shyanne bénéficie d’une formation collégiale plus courte, mieux adaptée aux réalités des Premières Nations et des Inuit, tout particulièrement ceux vivant en communauté éloignée.

Objectif : recruter plus de policiers autochtones. Au Nunavik, le corps de police de Kativik ne compte que 4 policiers inuit sur 90, par exemple.

Plutôt qu’une formation de trois ans, dans le cadre d’un diplôme d'études collégiales (DEC), les étudiants de l’AEC terminent leur programme en 15 mois. La différence? Ils n’ont pas de cours de français ni de philosophie, uniquement des cours en techniques policières.

Comme tous les futurs policiers du Québec, ils doivent cependant être admis et suivre avec succès les 15 semaines de formation obligatoire à l’ENPQ avant de pouvoir entrer en fonction. L’AEC nécessite aussi une promesse d’embauche d’un corps de police autochtone.

Shyanne fait partie de la deuxième cohorte abitibienne. Elle suit ses cours avec des étudiants des nations crie et naskapie. 

Une demande de la Nation crie

C'est à la demande de la Nation crie, que le programme d’attestation d'études collégiales (AEC) en Techniques policières pour les Premières Nations a été implanté en 2019, au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. Les cours sont dispensés à Rouyn-Noranda.

Le programme est également offert à Alma et à Drummondville.

Shyanne Buckshot-Maurice et deux autres étudiants du programme d’attestation d'études collégiales (AEC) en Techniques policières pour les Premières Nations au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue dans leurs cours de communication spécialisée visant à pratiquer des interrogatoires avec des suspects, des témoins, des victimes ou des plaignants.
Shyanne Buckshot-Maurice et deux autres étudiants du programme d’attestation d'études collégiales (AEC) en Techniques policières pour les Premières Nations au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue dans leurs cours de communication spécialisée visant à pratiquer des interrogatoires avec des suspects, des témoins, des victimes ou des plaignants. Photo : Gracieuseté : Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue/Isabelle Coursol

La jeune femme est consciente que la tâche ne sera pas facile et qu’elle aura, peut-être un jour, à menotter un proche.

Dans les premières semaines, les professeurs nous disent : si vous n’êtes pas prêts à arrêter quelqu’un que vous connaissez depuis que vous êtes tout petit, ou qui est un membre de la famille, votre place n'est pas ici, raconte-t-elle.

Shawn et Shyanne Buckshot-Maurice avec leur mère anichinabée, Sandra Buckshot.
Shawn et Shyanne Buckshot-Maurice avec leur mère anichinabée, Sandra Buckshot.  Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

C’est là qu’on réalise qu’on entre dans quelque chose… mais je suis prête! Je vais porter l’uniforme au complet!, dit-elle, les yeux pleins d’espoir et de fierté.

« J’aimerais aider ma communauté, inspirer les jeunes et leur dire que tout est possible »

— Une citation de   Shyanne Buckshot-Maurice

Les corps policiers autochtones : sous-financés

En décembre 2020, le gouvernement Legault a investi un peu plus de 18 millions de dollars dans la formation des policiers autochtones à l'École nationale de police.

Shyanne fera partie des 120 étudiants dont la formation sera payée par Québec au cours des cinq prochaines années. 

Un bon premier pas, selon les chefs de police autochtones, qui dénoncent depuis longtemps le sous-financement de leurs corps policiers.

On est des gens compétents, on est tous passés par la même école, pourquoi on n'est pas payés pareil?, questionne le vice-président de l'Association des chefs de police des Premières Nations.

Shawn Dulude, qui est également chef du Service de police mohawk d'Akwesasne, rappelle que les services policiers autochtones attendent toujours d’être reconnus par Ottawa et les provinces comme étant des services essentiels.

Shawn et Shyanne Buckshot-Maurice, frère et soeur, disent tous les deux vouloir travailler comme policiers à Kitigan Zibi aussi longtemps que possible, même si les conditions de travail sont difficiles.
Shawn et Shyanne Buckshot-Maurice, frère et soeur, disent tous les deux vouloir travailler comme policiers à Kitigan Zibi aussi longtemps que possible, même si les conditions de travail sont difficiles. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

Une reconnaissance qui permettrait de pallier le deuxième problème auquel se heurtent les corps policiers autochtones après le recrutement : la rétention de leurs agents.

Un policier de Kitigan Zibi avec cinq ans d’expérience va faire 61 000 $. Juste à côté, à Gatineau, c’est 80 000 $ ou 90 000 $, donne en exemple le chef Paul McDougall.

Si celui-ci se réjouit de l’annonce faite en décembre par Québec, il préférerait quand même fonctionner comme les corps de police non autochtones, soit octroyer 1 % de son budget à l’École nationale de police pour bénéficier des formations.

On vient juste d’avoir une formation sur les Taser (pistolets à impulsion électrique). C’est environ 15 000 $ à 16 000 $ pour former mes gars. Notre budget est d’environ 1,3 million. Si on payait 1 %, ça coûterait 13 000 $ [pour toutes les formations], explique-t-il.

C’est sûr qu’avec le fonctionnement actuel, c’est à la carte. Et comme dans un restaurant, quand tu payes à la carte, généralement, ça coûte plus cher!, ironise Shawn Dulude. 

Le vice-président de l'Association des chefs de police des Premières Nations souligne toutefois que l’investissement annoncé en décembre par Québec inclut aussi le perfectionnement des policiers. Mais, selon lui, ces annonces ponctuelles doivent être pérennisées dans des budgets de fonctionnement.

« Il faut que les services policiers autochtones soient reconnus comme services essentiels, ça va tout changer »

— Une citation de   Shawn Dulude, vice-président de l'Association des chefs de police des Premières Nations

Vers la fin de notre journée dans la voiture d'autopatrouille avec Shawn Buckshot-Maurice, un appel survient.

Cette fois, Espaces autochtones assiste au déclenchement des sirènes. La voiture file à toute allure. Il y aurait un début d’incendie devant une résidence.

En arrivant sur les lieux, l’agent Buskchot-Maurice constate qu’un arbre est tombé sur les fils électriques d’Hydro-Québec. L’incident aurait pu créer un feu monstre, mais le courant a été automatiquement interrompu. Plus de peur que de mal…

Un arbre tombé sur un fil électrique a causé un début d'incendie.
Un début d'incendie a causé plus de peur que de mal. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

Shawn s’occupe lui-même d’appeler Hydro-Québec. Il y a l’appel officiel. Puis… un appel à un ami dans le secteur.

Ça va plus vite. Je sais qu’il travaille aujourd’hui, donc il va pouvoir envoyer quelqu’un tout de suite, dit-il. C’est l’avantage de travailler dans sa région.

En terminant, nous lui demandons s'il a déjà rêvé d'aller travailler comme policier à Gatineau, pour 20 000 $ ou 30 000 $ de plus par année.

Non. C'est dans ma communauté que je voulais travailler. Parce que j’ai un sentiment d’appartenance. On a nos familles qui vivent ici. C’est une fierté de travailler chez nous, dit-il d'un ton assuré, avec un sentiment de plénitude dans la voix.

Un document réalisé par Radio-Canada Espaces autochtones

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