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Recruter des travailleurs à l’étranger pour les foyers de soins : « On n’a pas le choix »

Une femme pousse le fauteuil roulant d'un homme à l'entrée d'un édifice.

Des infirmières formées à l'étranger viennent s’établir au Nouveau-Brunswick pour y travailler comme préposées aux soins.

Photo : Getty Images

RCI

Le recrutement d’employés à l’étranger dans le secteur des foyers de soins est primordial, selon le PDG du Réseau de vie Confort, qui possède six foyers de soins au Nouveau-Brunswick. Sans eux, les établissements ne pourraient tout simplement pas offrir de services dans un contexte où on peine à ouvrir des lits vacants, faute de personnel.

L’équipe de la Villa Providence de Shediac a participé à une mission de recrutement en septembre dernier, aux côtés d'équipes de sept autres foyers de soins, en Belgique et au Maroc. Le but était de recruter des infirmières et des infirmiers francophones prêts à venir travailler dans le secteur des soins de longue durée au Nouveau-Brunswick.

On a besoin de monde pour donner des services et ouvrir nos lits, ce qui va aider les hôpitaux, lance le président-directeur général du Réseau de vie Confort, Ronald LeBlanc. Dans la province, au 1er janvier, 935 personnes alitées dans un hôpital attendaient une place dans un foyer de soins (nouvelle fenêtre). Cela représente environ le tiers des patients hospitalisés.

Un homme en entrevue.

Ronald LeBlanc, PDG du Réseau de vie Confort.

Photo : Radio-Canada

Il explique que depuis cinq ans, son entreprise a recruté environ 250 employés de différents pays, dont le Maroc, la Belgique et la France. Plus de la moitié de ses employés dans ses foyers de soins viennent d’ailleurs.

Cette mission lui a permis de recruter 26 employés au sein de la Villa Providence, en plus de quatre autres qui arriveront au pays sous peu.

On n’a pas de choix : c’est soit ça ou on bâtit des foyers et ils restent fermés.

Infirmière dans son pays, préposée aux soins ici

Comme l’explique Muriel Berdat, conseillère en recrutement international et immigration au Réseau de vie Confort, les infirmières immatriculées formées à l’étranger doivent être prêtes à s’adapter aux conditions d’ici.

Ce sont des gens qui vont venir travailler comme préposés aux soins […] puisqu'il faut passer par un parcours pour être capable de redevenir infirmier, explique-t-elle.

Les ministres, des résidentes et des employés posent pour la photo.

La Villa Providence de Shediac accueille des dizaines d'employés de l'étranger. Les ministres Greg Turner et Bruce Fitch (en haut, de gauche à droite) étaient de passage à ce foyer de soins vendredi pour rencontrer le personnel et les résidents.

Photo : Radio-Canada / Babatundé Lawani

Elle ajoute que le temps de formation dépend du diplôme reçu dans chaque pays mais que tout le monde doit effectuer un stage. La reconnaissance des acquis est un processus qui peut prendre plusieurs mois mais qui porte ses fruits.

La reconnaissance des qualifications chez les francophones s'améliore. Il y a encore beaucoup de choses à faire, mais ça s'améliore, ça prend du temps.

Selon la province, le processus pour obtenir un permis de pratique a été accéléré pour le personnel infirmier formé dans 14 pays, dont le Maroc, la France, la Belgique, le Liban et le Royaume-Uni.

Une autre mission de recrutement aux Philippines (nouvelle fenêtre) l’an dernier avait suscité environ 180 candidatures d’infirmières. En janvier dernier, 74 d’entre elles avaient commencé à travailler dans les foyers de soins de longue durée.

Une belle expérience

Originaire de la Tunisie, où elle a travaillé pendant 10 ans comme infirmière immatriculée, Marwa Channoufi a choisi le Nouveau-Brunswick pour sa tranquillité et ses paysages mais surtout pour pouvoir assurer un avenir à sa future famille.

Une femme souriante en entrevue.

Marwa Channoufi a choisi de s'établir au Nouveau-Brunswick. Elle a exercé le métier d'infirmière immatriculée en Tunisie pendant 10 ans.

Photo : Radio-Canada

Elle travaille comme infirmière auxiliaire à la Villa Providence et apprécie son travail, surtout les possibilités qui lui sont offertes.

Je les considère comme mes grands-parents, mes mères et tout. C’est une belle expérience, dit-elle en riant.

Nadia Achky est arrivée au Canada il y a quatre mois environ. Elle compte plus de neuf ans d’expérience comme infirmière au Maroc. Elle travaille aussi comme préposée aux bénéficiaires au sein de l’équipe de la Villa Providence.

Une femme souriante en entrevue.

Nadia Achky est originaire du Maroc et est arrivée au Nouveau-Brunswick il y a quatre mois. Elle suit un programme pour obtenir le permis de pratique d'infirmière immatriculée.

Photo : Radio-Canada

Ça va. C'était difficile au début, c’est comme tout le monde, mais on s’habitue avec l'intégration et l'équipe de la Villa Providence m’a aidée et soutenue pour m'améliorer et m’intégrer facilement, explique-t-elle.

Nadia Achky vient aussi d’entamer les démarches pour obtenir son permis d’infirmière immatriculée. Elle estime que cela lui prendra entre quatre et six mois.

D’après le reportage de Babatundé Lawani

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