Serge Bouchard raconte l’histoire de Pontiac. Ce visionnaire a créé une confédération pour protéger les Amérindiens de l’envahisseur anglais. C’est un des grands personnages de l’histoire de l’Amérique. 
 

Le contexte historique  
En 1754, la France possède encore un vaste empire en demi-lune qui va de la région des Grands Lacs aux rives du Mississippi et de Québec à la Nouvelle-Orléans, mais elle se sent menacée. Les tensions montent entre la France et l’Angleterre, en Europe comme en Amérique. Les possessions françaises en terre d’Amérique se trouvent fragilisées, car les Anglais sont isolés à l’est des Appalaches et bloqués dans leur progression vers l’ouest. La colère gronde, la guerre pour l’accès à l’ouest n’est pas loin. 
 
Pontiac, un bref portrait 
Il serait né vers 1710, dans l’actuel Michigan. Il est moitié Ojibway, moitié Odawa. Il est grand, a une longue chevelure noire et porte un collier de plumes blanches. Il s’est marié plusieurs fois. Il est à la fois un chef politique et un chef religieux.  
 
Les Odawa sont des commerçants qui ont toujours pris le parti des Français. On imagine que, de 1730 à 1750, Pontiac a vécu une vie typique d’Odawa : il a fait de la trappe, de la chasse et des raids contre les alliés des Anglais dans la région de l’Ohio, notamment les Socks et les Iroquois.  
 
La conquête  
Les Anglais veulent prendre le contrôle des terres américaines. En 1755, au moment de la déportation des Acadiens, une autre troupe anglaise tente de prendre les postes de traite français. À Fort Duquesne (aujourd’hui Pittsburgh), c’est la déroute après une embuscade des nations amérindiennes et des Français. Cette victoire marque un moment dans la vie de Pontiac : sa réputation est établie et il sent qu’il peut contribuer à l’opposition aux Anglais.  
 
La révolte 
Lorsque les Français capitulent en 1760, les Anglais ne sont pas encore maîtres de l’Amérique puisque les nations amérindiennes sont souveraines. Pontiac prend la tête de la résistance amérindienne. D’autant plus que le général Amherst impose de nouvelles règles à la traite des fourrures, ce qui est une insulte pour les Amérindiens. Pontiac crée une vaste coalition : les diverses tribus attaquent les forts désormais occupés par les Anglais. En 1763, Pontiac attaque Detroit, mais c’est un échec. Ce n’est qu’en 1765 que le chef amérindien accepte de signer la paix avec les Anglais.  
 
La fin 
Le 20 avril 1769, Pontiac se rend à Cahokia pour faire du troc. Un jeune guerrier Peoria appelé Pihi l’accompagne. Lorsqu’ils quittent le poste de traite, Pihi assomme Pontiac. Le grand chef tombe et Pihi le poignarde. L’assassinat de Pontiac marque le début d’une légende, car son exemple va inspirer la résistance à la domination européenne. 
 
La guerre de Sept ans et ses suites 
En 1763, Louis XV doit céder à l’Angleterre ses dernières possessions du Canada français et toute la Louisiane orientale. Le reste de la Louisiane sera en sursis jusqu’en 1803. La défaite des Français devant les Anglais va laisser les tribus plus exposées que jamais. La Proclamation royale de 1763 qui confirme les droits illimités des Indiens sur leurs terres, ne sera pas respectée. 

Écoutez l'histoire de Marie Brazeau


The war chief of the Ottawas, a chronicle of Pontiac war, de Thomas Gutherie Marquis, publié à Toronto, Glasgow, Brook and company, 1915. 
The Chippewa and their neighbors : a study in ethnohistory, de Harold Hickerson publié chez Holt, Rinehart and Winston. 
L’Odawa Pontiac : l’amour et la guerre, de Bernard Assiniwi publié chez XYZ, 1994.

Hyperliens
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L’Encyclopédie canadienne