diffusé le mardi 13 novembre 2007

Une pionnière de l’écriture et du journalisme au féminin
Cette femme de lettres a collaboré à de nombreux journaux de son époque. Elle est surtout connue sous le pseudonyme de Fadette, qui veut dire fée. Sa vie ressemble d’ailleurs à un conte, avec Kate la bonne fée qui veillait sur elle jusqu’aux démons qui gâchèrent sa vie. Fadette est inspiré d’un roman de George Sand. Henriette Dessaulles a aussi utilisé des pseudonymes masculins.

Une jeune orpheline
Henriette Dessaulles est née en 1860. Elle est la petite-fille du seigneur de Saint-Hyacinthe et la fille de Georges-Casimir Dessaulles, maire de la municipalité du même nom. Elle est la filleule de Louis-Joseph Papineau et la cousine d’Henri Bourassa. Lorsque sa mère Émilie meurt, Henriette n’a que 4 ans. Kate, la nounou irlandaise, lui tient lieu de mère jusqu’au remariage de son père.

Une rebelle
Pensionnaire chez les sœurs de la Présentation de Marie, elle s’oppose à l’éducation réservée aux jeunes filles de bonne famille. Elle aurait voulu avoir la même liberté que les garçons. Elle cache son journal intime de peur que les religieuses le confisquent.

Le grand amour
Dans une société aux traditions bien établies, elle fait fi de l’aristocratie pour mener une relation amoureuse hors du commun. Maurice St-Jacques, son voisin, est l’amour de sa vie. Il fait ses études en droit à l’Université Laval de 1875 à 1878. Henriette Dessaulles l’épouse en 1881.

Une jeune veuve
Henriette Dessaulles donne naissance à sept enfants, dont cinq survivent. Après 16 ans de mariage, Maurice St-Jacques meurt des suites d’une pneumonie. À 37 ans, Henriette Dessaulles doit subvenir aux besoins de ses enfants.

40 ans d’écriture
Si elle écrit dans les journaux par nécessité, c’est aussi pour le contact avec les lecteurs. À partir de 1904, elle tient une chronique graphologique à La Patrie sous le pseudonyme de Jean Deshayes. Elle collabore également au Journal de Françoise et au journal Le Canada où elle signe des chroniques sur le bonheur, la femme, le mariage, la charité, le devoir et la littérature. À 50 ans, elle commence à écrire pour Le Devoir sous le pseudonyme de Fadette. Sans être une suffragette, elle défend les droits des femmes tout en faisant la morale. 

Henriette Dessaulles est très appréciée jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. Elle publie aussi des essais et des contes. Elle finit ses jours à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe. Elle exerce son métier de journaliste jusqu’à la toute fin. Elle dicte ses articles à ses enfants qui les envoient au Devoir pour elle. Elle s’éteint à 86 ans, en 1946.

Invitée en deuxième heure: Anne-Marie Aubin, auteure, conteuse et enseignante au cégep de Saint-Hyacinthe et à l’UQAM.
[ Écoutez la tribune » ]

  • En 1860, Saint-Hyacinthe fait partie du tracé du Grand Tronc ce qui favorise l’essor de cette ville commerciale.
  • En 1879, fondation du journal La Patrie
  • En 1884, publication d'Angéline de Montbrun, premier roman québécois écrit par une femme, Laure Conan.
  • Le 10 janvier 1910 paraît le premier numéro du journal Le Devoir, fondé par Henri Bourassa et Olivar Asselin.

Écoutez l'histoire d'Henriette Dessaulles

Musiques diffusées

 

Bibliographie

  • Hommage à Henriette Dessaulles 1860-1946, pionnière de l’écriture et du journalisme féminin, Anne-Marie Aubin et Jean-Noël Dion, Regroupement littéraire Richelieu-Yamaska, Québec,1985 (catalogue d’une exposition sur Henriette Dessaulles présentée à Saint-Hyacinthe en 1985 dans le cadre du 125e anniversaire de sa naissance).
  • Fadette, journal d’Henriette Dessaulles 1874-1880. Henriette Dessaulles, Éditions Hurtubise HMH Ltée, Montréal, Québec, 1971.
  • Henriette Dessaulles, journal, édition critique, Jean-Louis Major, les Presses de l’Université de Montréal, Montréal, Québec, 1989.


Hyperliens

  • Lettres de Fadette I et II, Henriette Dessaulles, publiées par La bibliothèque électronique du Québec, Volume 95 : version 1.2, juin 2002.
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