Une pionnière de l’écriture et du journalisme au féminin
Cette femme de lettres a collaboré à de nombreux journaux de son époque. Elle est surtout connue sous le pseudonyme de Fadette, qui veut dire fée. Sa vie ressemble d’ailleurs à un conte, avec Kate la bonne fée qui veillait sur elle jusqu’aux démons qui gâchèrent sa vie. Fadette est inspiré d’un roman de George Sand. Henriette Dessaulles a aussi utilisé des pseudonymes masculins.
Une rebelle
Pensionnaire chez les sœurs de la Présentation de Marie, elle s’oppose à l’éducation réservée aux jeunes filles de bonne famille. Elle aurait voulu avoir la même liberté que les garçons. Elle cache son journal intime de peur que les religieuses le confisquent.
Le grand amour
Dans une société aux traditions bien établies, elle fait fi de l’aristocratie pour mener une relation amoureuse hors du commun. Maurice St-Jacques, son voisin, est l’amour de sa vie. Il fait ses études en droit à l’Université Laval de 1875 à 1878. Henriette Dessaulles l’épouse en 1881.
Une jeune veuve
Henriette Dessaulles donne naissance à sept enfants, dont cinq survivent. Après 16 ans de mariage, Maurice St-Jacques meurt des suites d’une pneumonie. À 37 ans, Henriette Dessaulles doit subvenir aux besoins de ses enfants.
40 ans d’écriture
Si elle écrit dans les journaux par nécessité, c’est aussi pour le contact avec les lecteurs. À partir de 1904, elle tient une chronique graphologique à La Patrie sous le pseudonyme de Jean Deshayes. Elle collabore également au Journal de Françoise et au journal Le Canada où elle signe des chroniques sur le bonheur, la femme, le mariage, la charité, le devoir et la littérature. À 50 ans, elle commence à écrire pour Le Devoir sous le pseudonyme de Fadette. Sans être une suffragette, elle défend les droits des femmes tout en faisant la morale.
Henriette Dessaulles est très appréciée jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. Elle publie aussi des essais et des contes. Elle finit ses jours à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe. Elle exerce son métier de journaliste jusqu’à la toute fin. Elle dicte ses articles à ses enfants qui les envoient au Devoir pour elle. Elle s’éteint à 86 ans, en 1946.
Invitée en deuxième heure: Anne-Marie Aubin, auteure, conteuse et enseignante au cégep de Saint-Hyacinthe et à l’UQAM.
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