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Assistons-nous au déclin de notre société?
[10 mars 2006]
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À la suite de notre série d'entretiens sur la chute des grandes civilisations, Marie-France Bazzo reçoit quatre observateurs dans des domaines différents : l'historien André Champagne, la sociologue Louise Vandelac, le médecin et essayiste Jean-Christophe Rufin, l'écrivain et cinéaste Jacques Godbout.
André Champagne
L'historien André Champagne estime que notre société se trouve en mutation et en déclin.
« Tous les indicateurs sont dans le rouge », dit-il en citant les problèmes d'environnement, d'urbanisation, de démographie et de désengagement politique. Selon André Champagne, la montée des fondamentalistes s'explique par l'inégalité de la répartition des richesses. Notre déclin inclut une nouvelle donnée : l'homme détient des armes nucléaires... André Champagne envisage l'avenir avec d'énormes appréhensions.
Louise Vandelac
Paradoxalement, l'hyperspécialisation permet à l'homme d'assurer son développement et sa survie. « Pourtant, tout nous glisse entre les doigts par bêtise », croit la sociologue. Louise Vandelac constate un désarrimage des humains par rapport à la planète. Pouvons-nous ralentir le déclin de notre société? Louise Vandelac propose immédiatement un virage radical.
Jean-Christophe Rufin
Le médecin, écrivain et essayiste compare notre déclin à celui de l'Empire romain : « Il y a une dynamique entre deux sociétés : la nôtre et une de plus en plus rejetée à l'extérieur ». L'avenir des mégapoles dans les pays en voie de développement préoccupe Jean-Christophe Rufin : « Depuis quelques années, les conflits touchent des villes. La guerre est entrée dans des villes comme São Paulo, Kinshasa et Karachi », note-t-il. Les grandes catastrophes de l'avenir proviendront de ces villes. Selon Jean-Christophe Rufin, l'ancienne idée de justice a fait place au concept de sécurité.
Jean-Christophe Rufin, Géopolitique de la faim : faim et responsabilité, éditions Presses Universitaires de France, 2004.
Jean-Christophe Rufin, L'Empire et les nouveaux barbares, éditions J.C.Lattès, 2001.
Jacques Godbout
Jacques Godbout croit qu'il revient à nos descendants d'évaluer notre déclin. Notre civilisation accorde trop d'importance à la technique, aux dépens de la culture. Pire encore, Jacques Godbout considère qu'il fait partie d'une civilisation disparue : il est né avant une foule de découvertes technologiques. « Je m'inquiète de la vitesse de transformation du monde, de circulation de l'information qui nous empêche de penser ».
 Entrevue avec André Champagne (14:00)
Entrevue avec Louise Vandelac (14:10)
Entrevue avec Jean-Christophe Rufin (13:20)
Entrevue avec Jacques Godbout (16:40)
Le déclin des civilisations
L'Empire romain
L'Empire maya
L'île de Pâques
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