En plus des avantages économiques, l'achat local donnerait aussi un coup de main à la planète, selon la spécialiste de la gestion des déplacements Marion Maurin.
En temps de crise, les discours au sujet de l’achat local se sont multipliés, tout comme les initiatives pour faire mousser l’économie du pays. Des sites comme Le panier bleu, au Québec, encouragent notamment la préservation de l’équilibre économique provincial.
« On peut bien comprendre l’argument économique derrière l’achat local, qui permet de s’assurer que notre argent gagné au Québec soit réinvesti au Québec et non dans des compagnies internationales ne payant aucune taxe auprès de nous », avance Marion Maurin, directrice générale de MOBI-O, soit le Centre de gestion des déplacements de Gatineau.
Mme Maurin se spécialise dans l’étude de l’impact des déplacements sur l’environnement. Elle indique qu’en plus des avantages économiques, l’achat local a des répercussions positives sur l'écologie, notamment en réduisant l’émission de gaz à effets de serre.
« Plus on consomme local, plus la source de production de ce que l’on achète est proche de nous. Cela nécessite donc de moins grandes distances à parcourir entre le producteur, le commerçant et le consommateur. »
« À titre d’exemple, les produits en Amérique du Nord parcourent en moyenne 2000 à 2500 kilomètres, ce qui représente la distance entre Montréal et Orlando, en Floride », illustre-t-elle.
Parmi les autres avantages, Mme Maurin souligne qu’en réduisant la distance qui doit être parcourue par les produits, ces derniers sont souvent moins emballés « puisque les conditions de conservation sont moins exigeantes ».
Les bonnes pratiques d’achat local
Marion Maurin précise qu’il y a quelques lignes directrices à suivre pour se faciliter la vie si l’on souhaite acheter localement plus efficacement.
1- Vérifier que le matériel ou les éléments qui composent le produit sont locaux : « Des saucisses préparées au Québec, mais dont la viande provient d’un élevage intensif de porcs nourris aux pesticides aux États-Unis seront bien plus polluantes que des saucisses dont la viande est issue d’un élevage extensif d’un peu plus loin, en Ontario, où les animaux évoluent dans des pâturages, par exemple », dit-elle.
2- Ne pas acheter de produits de grandes surfaces : « Aller dans les marchés et les épiceries de quartiers, chez les boutiques d’artisan et d’ébénisterie, c’est l’un des meilleurs moyens d’acheter des produits [locaux]. En plus de ça, les producteurs et artisans sont directement là pour répondre à vos questions sur les produits [...]. Fini les lectures interminables d’étiquette pour savoir d’où le porc de votre saucisse provient, il suffit simplement de demander à votre producteur local, qui pourra même vous préciser le nom de la ferme et du fermier qui l’a fourni! »
La directrice générale de MOBI-O suggère également de rechercher des groupes de discussion en ligne qui sont souvent des sources d’information et d’idées pour acheter local. Aussi, des visites fréquentes dans les marchés maraîchers de la région permettent selon elle de faire des découvertes « étonnantes ».