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Mieux capter le méthane pour lutter contre le réchauffement climatique

Des restes de table.
Envoyés à l'enfouissement, les déchets organiques prennent non seulement beaucoup de place, mais produisent aussi du méthane (un puissant gaz à effet de serre) en se décomposant.PHOTO : iStock
Publié le 5 avril 2024

Quand il est question de lutte contre les changements climatiques, la réduction des émissions de CO2 est en tête des solutions proposées. Mais le CO2 n'est pas le seul gaz à effet de serre qui préoccupe les climatologues : le méthane, en particulier, est responsable de 30 % du réchauffement climatique observé jusqu'à maintenant. Alexandre Touchette s'est intéressé à un article publié dans la revue Science qui indique que les émissions de méthane des lieux d'enfouissement américains sont beaucoup plus importantes que ce qui avait été estimé.

Cette étude a mesuré les émissions de plus de 200 lieux d’enfouissement dans 18 États américains à l’aide d’un avion capable de détecter les panaches de méthane émis par la décomposition des matières organiques contenues dans les déchets. Selon les auteurs et autrices de l'étude, les émissions de méthane mesurées de 2018 à 2022 étaient en moyenne 40 % plus élevées que ce qui est estimé par l’Agence américaine de protection de l’environnement, l’EPA.

Cette sous-estimation n’étonne pas les spécialistes, puisque l’EPA calcule les émissions des sites d’enfouissement à partir d’un modèle mathématique plutôt que par des mesures faites sur le terrain. Les mesures effectuées dans le cadre de cette étude confirment que l’approche de modélisation basée sur la quantité déclarée de déchets enfouis chaque année ne permet pas de bien refléter la réalité.

Un des problèmes est que le modèle de l’EPA tient pour acquis que les systèmes de captation du méthane qui sont installés dans plusieurs grands sites d’enfouissement ont une efficacité d'environ 80 %, alors que des bris d’équipements causent souvent des fuites. L’étude publiée dans Science a détecté des panaches d’émission importants dans plus de la moitié des dépotoirs visités, et 60 % de ces fuites ont perduré des mois, voire des années. Les signataires de l'étude, qui estiment que ces incidents sont à l’origine de 90 % des émissions totales des dépotoirs, en concluent qu’il faut davantage de programmes de surveillance sur le terrain pour détecter ces fuites et les colmater.

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