C'est toute une défaite pour l'entreprise de transport privée Uber : la Cour suprême du Canada a rendu une décision en faveur des chauffeurs de l'entreprise, ce qui ouvre la voie à une action en justice pour qu'ils soient reconnus comme employés à part entière.
Actuellement considérés par l'entreprise comme des travailleurs indépendants, les chauffeurs d'Uber ne peuvent bénéficier des avantages sociaux liés au salariat. Janic Tremblay s'entretient sur la question avec Pierre Trudel, professeur de droit de l'information et du cyberespace au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal.
« Cette économie collaborative est en train de montrer son vrai visage. Par delà le caractère un peu rêveur qu’on peut avoir à l’égard du modèle des plateformes comme Uber, il y a des gens qui bossent au quotidien, mais malheureusement sans les protections qu’on a accepté de mettre en place dans les milieux plus traditionnels de travail. Et c’est ça qui semble être en train de changer. Autrement dit, on revient sur terre. »
Les chauffeurs d’Uber au pays ont bon espoir que la décision de la Cour suprême les aidera à poursuivre leur combat. En mars dernier, la plus haute instance juridique en France, la Cour de cassation, a jugé que le lien contractuel unissant Uber et ses chauffeurs est de la nature d’un contrat de travail.