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Les origines du mouvement antiféministe

Cinq hommes de dos regardent la devanture du siège de l’association opposée au suffrage des femmes, alors qu'une passante les regarde.
Le siège de l’association opposée au suffrage des femmes en 1905, aux États-Unis.PHOTO : Bibliothèque du Congrès des États-Unis
Publié le 15 mars 2024

« L'antiféminisme est un vaste contre-mouvement qui se développe toujours en réaction aux avancées du mouvement féministe », explique Mélissa Blais, professeure de sociologie à l'Université du Québec en Outaouais (UQO). La spécialiste retrace les origines des discours antiféministes.

Étonnamment, ce contre-mouvement existe dès 1870 en Europe, et trouve même ses origines pendant la Révolution française. « Ces opposants vont contester notamment les revendications des femmes de porter des armes, d’être autonome ou d’élire leurs représentants », explique Mélissa Blais.

Au Canada, l’antiféminisme apparaît surtout lorsque les femmes se battent, dans les années 1910, pour leur droit au suffrage, qu’elles obtiennent en 1941.

Elles font face à des détracteurs importants, comme Henri Bourassa, le fondateur du journal Le Devoir. « Selon lui, le féminisme est un produit de l’étranger. Se battre contre le féminisme, c’est s’opposer à l’envahisseur britannique », rappelle Mélissa Blais.

Après une accalmie au terme de la Seconde Guerre mondiale, l’antiféminisme réapparaît dans les années 1960. La décennie des années 1970 est une des plus mouvementées du féminisme. « Puisqu’elles se font voir, elles suscitent de la grogne d’antiféministes de gauche comme de droite », explique Mélissa Blais.

Dans les années 1980, des groupes d'hommes se penchent sur une masculinité traditionnelle et problématique; des scissions surviennent entre eux. « En réfléchissant à leur masculinité, ils en viennent à accuser les femmes et les féministes d’être contrôlantes », raconte Mélissa Blais. Le terme « masculinisme » apparaît alors, en tant que synonyme d’antiféminisme.

Dès 1985, des groupes de pères prennent les devants de la scène. Cette décennie est marquée par la tuerie de Polytechnique du 6 décembre 1989, qui provoque « une onde de choc » au Québec et ailleurs.

Également dans cette émission, Mélissa Blais explique comment un événement de 1996 a ravivé l’antiféminisme au Québec et où en sont ces mouvements, notamment avec l'androsphère.

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