Le projet est mis en veilleuse
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La construction des deux établissements universitaires montréalais risque fort de prendre du retard, le gouvernement Charest ayant l'intention de revoir tout le projet en raison des dépassements de coûts anticipés.
L'idée d'un CHUM prêt en 2010 semble définitivement mise au rancart, les dépassements de coûts anticipés de 25 % ayant convaincu Québec de mettre le projet en veilleuse et d'étudier d'autres options, dont les partenariats public-privé.
En effet, La Presse rapporte, dans son édition de samedi, que le premier ministre Jean Charest aurait confié à un comité ministériel restreint le mandat de revoir tout le projet de construction du CHUM et du CUSM.
Le ministre de la Santé, Philippe Couillard, la présidente du conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, et le vice-premier ministre, Jacques Dupuis, tenteront donc de trouver un moyen pour respecter un budget de 2,2 milliards de dollars et limiter les dépassements de coûts.
Selon le mandataire du gouvernement pour le projet, Clermont Gignac, il pourrait en coûter jusqu'à 25 % de plus que prévu pour construire les deux mégahôpitaux universitaires, faisant grimper la facture d'au moins 600 millions de dollars.
Le gouvernement Charest, toujours selon La Presse, envisagerait même de confier le dossier de construction à sa controversée Agence des partenariats public-privé. Une première évocation de cette possibilité, en mai dernier, avait provoqué une véritable levée de boucliers dans le milieu de la santé.
Samedi, questionné à savoir si le gouvernement se dirigeait vers un tel partenariat, le premier ministre Charest s'est fait avare de commentaire, se contentant de dire qu'il s'agissait d'un dossier important, sur lequel son équipe travaillait.
Étonnement
Au Parti québécois, on est renversé par la nouvelle évaluation, car même les dirigeants des conseils d'administration des deux hôpitaux ne savent pas d'où elle vient.
Dans le milieu hospitalier, on s'attendait à un dépassement de coûts, notamment en raison de l'inflation, mais pas de l'ordre de 600 millions.
« Je ne sais pas d'où vient ce chiffre. Je suis membre du conseil d'administration du CHUM, je vous dis que le projet coûte 150 millions de plus », affirme Marc Laviolette, représentant de la population au conseil d'administration de CHUM. Il ajoute que le gouvernement retarde volontairement le projet, afin de pouvoir faire appel au privé, lorsque l'inflation aura fait grimper les coûts du projet.
Si le gouvernement s'engage dans un partenariat avec le privé, les travaux de construction ne pourraient vraisemblablement pas débuter avant 2008.
De son côté, le gouvernement assure que les délais seront respectés et que les deux nouveaux mégahôpitaux verront le jour d'ici 2009 ou 2010. Entre-temps, un comité a été formé et évaluera entre autres la question du partenariat public-privé. Trois gros noms du gouvernement Charest en font partie, dont le ministre de la Santé, Philippe Couillard.
Rappelons que les dépassements de coûts dans le secteur de la Santé sont légion, la rénovation de l'hôpital Honoré-Mercier ayant connu, par exemple, un dépassement de coûts de 100 %, la construction de l'hôpital Pierre-Le Gardeur, elle, 50 %.