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Les conservateurs inquiètent

Radio-Canada

Des membres de la Coalition sur les armes à feu craignent les conséquences de l'élection possible d'un gouvernement Harper, qui a promis de mettre fin au coûteux registre canadien des armes à feu.

À quatre jours du scrutin, la Coalition sur le contrôle des armes à feu invite les électeurs à voter pour un parti qui respectera la loi canadienne sur cet enjeu, adoptée en 1995.

Devant l'éventualité de l'élection d'un gouvernement conservateur, la coalition dit craindre la disparition du programme d'enregistrement obligatoire des armes si Stephen Harper accède au pouvoir.

De plus, les membres de la coalition soupçonnent le lobby canadien des armes à feu d'avoir contribué financièrement à la campagne d'au moins trois candidats conservateurs en Ontario.

« Ils ont des moyens très puissants, ils travaillent de concert avec la National Rifle Association (puissant lobby américain qui défend les propriétaires d'armes à feu). La NRA était présente en Ontario. Ils ont rencontré des gens du lobby canadien pour les conseiller sur la façon de faire un lobbying efficace auprès des politiciens, afin soit d'abolir ou de réduire l'efficacité des mesures de contrôle sur les armes à feu », a affirmé Patrick Leclerc, coordonnateur de la coalition, en conférence de presse, jeudi.

Selon des statistiques de la coalition, la loi sur le contrôle des armes à feu a permis de sauver 500 vies par année. M. Leclerc ajoute que l'enregistrement, et la saisie dans certains cas, des fusils de chasse et des carabines, souvent utilisés dans des cas de violence familiale au pays, a provoqué une baisse de 64 % des homicides commis avec ce type d'armes.

« On doit continuer le travail qu'on fait, s'assurer que cette loi, en aucun cas, ne sera abrogée, et qu'on pourra travailler à l'améliorer, plutôt que simplement la détruire », a souhaité Patrick Leclerc.

Une autre membre de la coalition, Catherine Bergeron, a un argument personnel à fournir en faveur du maintien de la loi. Elle est la soeur d'une des victimes de la tuerie de la Polytechnique, à Montréal.

« Seize ans après les événements du 6 décembre 1989, 10 ans après l'adoption de la loi, et après tout ce travail, on fait face à la possibilité que la loi soit abrogée, malgré l'évidence que la loi fonctionne et donne des résultats », a-t-elle déploré. « Il faut un permis pour avoir un chien ou posséder une voiture, et personne ne remet en cause ce système, même si des récidivistes continuent de conduire leur voiture sans permis », a-t-elle ajouté.

La Coalition sur le contrôle des armes à feu, formée de 350 organismes canadiens, se défend de vouloir appuyer l'un ou l'autre parti fédéral en vue du scrutin de lundi prochain. Patrick Leclerc rappelle que les quatre principaux partis s'entendent pour améliorer les contrôles aux frontières, d'imposer des sentences plus sévères pour les crimes commis avec les armes à feu, ainsi qu'investir dans la prévention de la violence en s'attaquant à ses causes.

M. Leclerc souligne toutefois que le Parti conservateur est le seul à avoir promis ouvertement d'abolir le registre national des armes à feu.

Le coût initial prévu du programme était de 2 millions de dollars. En 10 ans, plus d'un milliard de dollars auront été engloutis dans ce registre. La vérificatrice générale du Canada en a déjà dénoncé la « médiocrité de la gestion ».

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