Claude Ryan est né à Montréal, le 26 janvier
1925. Il est le fils d'Henri-Albert Ryan et de Blandine Dorion.
L'enfant a grandi dans les ruelles de Ville-Émard. Sa famille
était monoparentale bien avant l'apparition de ce mot,
le père ayant abandonné sa femme et ses trois fils.
Cela n'a pas empêché les trois garçons de
réussir: l'aîné est devenu juge à la
Cour supérieure et le cadet maire de Montréal-Nord.
« Claude a été
élevé à se battre dans la rue, mais à
penser comme un prince », dira
Aurélien Leclerc dans une biographie de Claude Ryan.
Claude Ryan a étudié à l'école Saint-Jean-de-Matha
à Ville-Émard, puis au collège de Sainte-Croix
à Montréal. Il fréquente ensuite l'École
de service social de l'Université de Montréal de
1944 à 1946. Il abandonnera finalement l'université
parce que, selon ses propres mots « cela n'était
pas assez sérieux et je n'en avais pas vraiment besoin
». En 1951 et 1952, le jeune Ryan étudiera l'histoire
de l'Église à l'Université pontificale grégorienne
de Rome.
À 20 ans, il devient secrétaire national de la
section de langue française de l'Action catholique canadienne,
poste qu'il occupera jusqu'en 1962. Il sera aussi président
de l'Institut canadien d'éducation des adultes de 1955
à 1961.
Le Devoir
Claude
Ryan s'est réellement fait un nom dans les médias;
c'est là qu'il a donné la pleine mesure de ses talents
d'analyste, de penseur et d'organisateur. Il sera éditorialiste,
puis directeur du quotidien montréalais Le Devoir
de 1962 à 1978, et gérant général
de l'Imprimerie populaire (société éditrice
du Devoir) de mai 1964 à janvier 1978. Claude
Ryan sera aussi membre du conseil d'administration de La Presse
canadienne de 1964 à 1971.
Au journal Le Devoir, Claude Ryan est seul maître
à bord après Dieu. C'est là d'ailleurs qu'il
sera surnommé « le Pape de la rue St-Sacrement ».
Il connaît parfaitement ses dossiers, sauf l'économie
et les arts, qu'il censure souvent. Son style de gestion autocratique
(il n'hésitait pas par exemple à imposer un article
sur l'un de ses propres discours à la une du journal) provoque
la grogne chez les journalistes. Par contre, il se dépense
sans compter pour ce journal qu'il aime passionnément.
Son influence auprès de la classe politique grandit d'année
en année, en particulier parmi les libéraux, mais
pas exclusivement. Il ne manque d'ailleurs pas de se vanter du
fait que les Jean Lesage et Pierre Laporte le consultent régulièrement.
Il devient, à cette époque, le confident privilégié
de Robert Bourassa.
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