Changement de garde au PQ
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
15 novembre 2005 - Journalistes: Sophie-Hélène Lebeuf et Nicolas Duguay
Le 15 novembre 1976, le Parti québécois remportait sa première élection. Vingt-neuf ans jour pour jour après cette date hautement symbolique, le parti s'est choisi un nouveau chef pour porter le flambeau de la souveraineté.
Malgré ses mésaventures de campagne, il n'aura fallu qu'un tour à André Boisclair pour devenir le sixième chef du Parti québécois, devançant facilement sa plus proche rivale, Pauline Marois.
Pour cette première course à la direction du PQ en vingt ans - et la deuxième de toute son histoire - les militants ont donc choisi le plus jeune des huit candidats en lice pour succéder aux René Lévesque, Pierre-Marc Johnson, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry, qui a donné le coup d'envoi à cette course, lors de sa démission surprise, en juin 2005.
Pendant cinq mois, on aura entendu les militants « purs et durs » de l'indépendance, les membres de l'aile gauche du parti, les réformistes, les syndicalistes... Mais, surtout, le débat d'idées annoncé a souvent été éclipsé par les manchettes entourant la consommation passée de cocaïne du favori, qui n'ont pas effrayé les membres du parti.
Refaire l'unité du parti
Plusieurs souverainistes voient en André Boisclair l'incarnation d'un véritable renouveau, qui saura rajeunir le bassin de militants et convaincre la population québécoise d'embrasser le rêve indépendantiste.
« Le Québec aura bientôt un nouveau rendez-vous avec l'Histoire », a d'ailleurs promis André Boisclair après l'annonce de sa victoire.
Mais il devra avant tout refaire l'unité de son parti, mise à mal par une fin de course où certains camps ont publiquement exprimé des doutes sur son leadership et l'ont même invité à se retirer de la course.
Comme l'a souligné André Boisclair, « le PQ est comme un cheval fougueux: pour le diriger, il faut être bien en selle parce qu'à la moindre inattention, il peut devenir un siège éjectable »...
Le déroulement de l'élection
Les règles du scrutin
L'élection, qui s'est déroulée du 13 au 15 novembre 2005, s'est tenue au suffrage universel direct. Quelque 76 % des 140 000 membres en règle du parti se sont prévalus de leur droit de vote.
Pour la première fois de son histoire, le parti a opté pour un scrutin téléphonique. Tous les membres, qui se sont vu attribuer un numéro d'identification personnel, devaient voter pour quatre candidats, par ordre de préférence.
Pour être élu, le nouveau chef du parti devait obtenir la majorité des suffrages. Dans l'éventualité où aucun des candidats n'aurait obtenu la majorité dès le premier tour, le processus prévoyait l'élimination des candidats ayant obtenu moins de 15 % des voix; le deuxième choix des électeurs dont le candidat favori était éliminé aurait alors été pris en compte.
Chaque tour supplémentaire aurait vu l'élimination du candidat ayant recueilli le moins de votes; le choix suivant de ceux qui l'avait appuyé aurait alors été considéré.
Les candidats
Pour pouvoir se présenter, chaque candidat devait réunir la signature de 1000 membres, provenant d'au moins 40 circonscriptions différentes, avec un minimum de 10 signatures dans chacune de ces circonscriptions. La date limite pour poser sa candidature était le 15 septembre, à 17 h.
Les dépenses
Pour la première fois, les règles de financement des candidats étaient calquées sur les dispositions de la Loi électorale québécoise visant le financement des partis politiques: