Percée importante dans le traitement du cancer
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des chercheurs québécois réussissent à identifier la molécule responsable de la multiplication des cellules cancéreuses. Leur découverte ouvre la voie à de nouveaux médicaments pour lutter contre le cancer.
Des chercheurs de l'Institut de recherches cliniques de Montréal ont découvert le mécanisme de prolifération du cancer.
L'équipe dirigée par le Dr André Veillette a réussi à identifier la molécule responsable de la multiplication des cellules cancéreuses alors qu'il travaillait sur une autre molécule.
Cette découverte ouvre la voie à de nouveaux médicaments pour lutter contre le cancer.
Comment fonctionne cette molécule?
L'être humain possède des cellules NK, les « Natural Killer », dont la fonction est d'éliminer les cellules cancéreuses. Lorsque survient un déséquilibre, comme un stress intense, ces cellules deviennent moins performantes parce qu'une molécule supprime la fonction meurtrière des NK. Les cellules cancéreuses n'ont alors plus d'obstacles et se développent.
« L'idée, c'est de détruire [cette molécule] ou de bloquer sa capacité d'interagir avec les autres partenaires qu'elle a dans la cellule pour éliminer ce frein-là et stimuler la fonction meurtrière des cellules NK, explique le docteur Veillette.
En l'absence de la protéine, les cellules NK sont beaucoup plus aguerries, beaucoup plus déterminées à tuer les cellules cancéreuses ».
« C'est un espoir peut-être symbolique pour ceux qui ont un cancer aujourd'hui », dit-il.
Des réserves
L'oncologue Jean Latreille, de l'hôpital Charles-Lemoyne, qui soigne les patients atteints de cancer depuis plus de 20 ans, se réjouit de la découverte, mais exprime tout de même certaines réserves. « C'est une nouvelle intéressante, mais ce n'est pas un traitement. C'est un nouveau concept, qui ressort grâce à un nouveau gène qui vient d'être identifié. [...] Mais moi, en clinique, je ne suis pas certain que je vais pouvoir utiliser ça très prochainement. »
Jusqu'à maintenant, les résultats des chercheurs québécois n'ont été vérifiés que sur des souris.
Leur découverte, publiée cette semaine dans la revue Nature, vient tout de même de donner un sérieux coup de pouce à tous les chercheurs de l'industrie pharmaceutique. Le Dr Veillette estime que de nouveaux médicaments pourraient être testés sur les humains d'ici cinq ans.
Selon le département de santé publique du Québec, le cancer est devenu la première cause de décès au Québec, ayant dépassé les maladies cardiovasculaires.