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Cancer du sein : pour en finir avec un vieux mythe

Radio-Canada

La Dre Christiane Bouchard, de l'hôpital Saint-Sacrement, à Québec, rappelle que le gène du cancer du sein peut venir autant du père que de la mère et que seulement 15 à 20 % des cas sont associés à une hérédité.

La Dre Christiane Bouchard, de la clinique des maladies du sein de l'hôpital Saint-Sacrement, à Québec, a tenté la semaine dernière de tuer le vieux mythe de la mère seule responsable de la transmission du gène du cancer. «On hérite de ses deux parents. On pense que le cancer du sein, ça vient de notre mère, mais ça vient aussi du père. Il faut tenir compte de l'hérédité tout autant du côté paternel que du côté maternel. Les deux hérédités sont d'une égale importance», a indiqué Dre Bouchard lors d'une conférence donnée dans le cadre du mois de sensibilisation au cancer.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, seulement 15 à 20 % des cancers du sein sont associés à une hérédité. La grande majorité des cas, de 60 à 75 %, ne serait attribuable à aucune histoire familiale et s'expliquerait par des causes naturelles. «C'est une maladie fréquente, complexe et multifactorielle», a insisté l'omnipraticienne qui confirme que les causes de cette maladie sont encore mal connues.

Le facteur premier, c'est l'âge. À 30 ans, le risque de développer un cancer du sein est de un sur 2472. À 85 ans, par contre, il est de un sur 10. Et à 90 ans, de un sur neuf. Le pays d'origine et la race sont deux autres facteurs déterminants. Les Nord-Américaines, par exemple, sont très à risque, souligne Christiane Bouchard, qui parle de 104 cas par 100 000 femmes blanches nord-américaines comparativement à seulement quatre chez la femme noire africaine. Un taux qui s'expliquerait par une plus courte espérance de vie sur le continent noir.

Une mauvaise nouvelle: le nombre de cas de cancer du sein au Québec a augmenté de 30 % depuis 25 ans. À l'échelle de la province, on parle de 4100 nouveaux cas par année et de 1450 décès. La bonne nouvelle, c'est que les symptômes du cancer sont détectés de plus en plus tôt. Et cela est important quant on sait que dans les cas de cancers dépistés à un stade précoce, les chances de guérison atteignent 95 %. À un stade plus avancé, le pourcentage chute à 50 %.

Parmi les facteurs qui diminuent les risques de cancer du sein, figurent l'allaitement pendant 20 mois minimum, les grossesses précoces avant 20 ans et les ménopauses hâtives avant 45 ans. À l'inverse, les menstruations précoces avant 12 ans, les grossesses tardives et les ménopauses après 55 ans accroissent les risques. Autres facteurs aggravants, l'obésité et la consommation d'alcool. Dre Bouchard ne recommande pas plus de cinq petits verres de vin ou de spiritueux par semaine. Aucun lien, par contre, n'a pu être établi entre le tabagisme et le cancer du sein. Pas plus qu'avec le stress. Les contraceptifs oraux n'augmenteraient pas davantage le risque.

Le cancer du sein est une des principales causes de décès chez les femmes de 40 à 55 ans. Tout autre risque mis à part, Dre Christiane Bouchard rappelle que le risque le plus important de développer un cancer du sein demeure «notre propre biologie».

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