Premier débat à la direction du PQ
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les neuf candidats à la course à la direction du Parti québécois ont discuté de solidarité et de finances publiques devant quelque 1500 personnes réunies à Sherbrooke. Personne ne s'est vraiment démarqué.
Le premier des sept débats dans la course à la direction du Parti québécois a été présenté, mercredi soir, à Sherbrooke. Les échanges, modérés par la présidente d'élection, Lyne Marcoux, portaient sur la solidarité et les finances publiques.
Les neuf candidats ont d'abord exprimé leur position durant quatre minutes. Puis ont eu lieu trois débats entre trois candidats, choisis au hasard. Aucun d'entre eux ne s'est démarqué.
Quelque 1500 personnes ont assisté au débat des candidats.
Équilibre des finances et filet social
Les candidats Gilbert Paquette, Richard Legendre et Ghislain Lebel ont d'abord débattu sur la difficile conjonction entre l'équilibre des finances et le maintien du filet social.
Selon M. Legendre, la souveraineté permettrait au Québec de dégager des marges de manoeuvre importantes. Mais M. Lebel est venu lui rappeler que le Québec serait toujours une province au lendemain de l'élection d'un gouvernement péquiste, et qu'il serait aux prises avec une dette importante.
M. Paquette a renchéri sur le fait qu'il manquait toujours 3,3 milliards de dollars pour boucler le budget de la province pour les 5 prochaines années.
À son tour, M. Lebel en a profité pour plaider en faveur d'un projet de Constitution qui serait présenté aux Québécois avant un prochain référendum. La modératrice a dû intervenir pour ramener le débat vers son thème principal.
La modératrice a demandé aux candidats de cibler leur priorité:
État et lutte contre la pauvreté et la précarité
Le deuxième débat, entre Louis Bernard, Jean-Claude Saint-André et André Boisclair, a donné lieu aux échanges les plus vifs.
M. Saint-André a martelé qu'il fallait taxer les plus riches et les multinationales pour obtenir de nouveaux revenus, affirmant que des entreprises comme Alcan ne paient pas un sou d'impôt.
Mais, selon M. Bernard, cet acharnement sur de prétendues fortunes n'est qu'illusion. « Je dis que pour avoir un pays prospère, il faut des règles qui vont créer de la prospérité, ce qui a été le cas au Québec », a-t-il estimé.
De son côté, M. Boisclair a affirmé que le Québec était en meilleure santé financière grâce au déficit zéro, pour lequel il s'est battu. Il maintient que l'État doit être un levier de développement social.
M. Saint-André est revenu sur la question des paradis fiscaux, mais M. Boisclair lui a rappelé qu'il avait toujours appuyé les politiques gouvernementales. Le ton est alors monté entre les deux candidats.
En ce qui a trait à la précarité d'emploi et à la situation des travailleurs autonomes, M. Bernard a proposé d'augmenter le salaire minimum.
De son côté, M. Boisclair a plaidé pour un accès à un soutien du revenu pour les travailleuses à la tête de familles monoparentales, une amélioration des normes minimales pour les travailleurs atypiques, de meilleures déductions fiscales et un meilleur accès à la propriété.
Enfin, M. St-André a déploré que l'ancien gouvernement péquiste ait voté une loi sur les congés parentaux, mais ait attendu une entente avec Ottawa pour la mettre en application. Il estime que le Québec aurait dû se comporter alors comme un État souverain.
La priorité des candidats:
Vieillissement de la population et bas taux de natalité
Au tour de Jean Ouimet, Pauline Marois et Pierre Dubuc de s'affronter. L'ancienne ministre a ouvert le bal en plaidant pour un investissement en éducation et dans les politiques familiales.
De son côté, M. Dubuc a rappelé que les personnes âgées étaient en meilleure santé qu'avant et pouvaient contribuer à la société. Il a aussi déclaré que la syndicalisation pouvait être une solution pour les 30 % de travailleurs atypiques.
Pour M. Ouimet, l'endettement étudiant demeure un problème. Se disant d'accord avec lui, Mme Marois a rappelé qu'elle avait adopté des mesures pour réduire l'endettement des étudiants lorsqu'elle était ministre de l'Éducation. Elle a aussi avancé l'idée d'un revenu minimum garanti.
Lorsque M. Ouimet a proposé un contrat social avec les immigrants, les autochtones et les anglophones, M. Dubuc s'est dit d'accord, mais a ajouté qu'il faudrait leur apprendre le français. Il a plaidé pour un programme de francisation dans les lieux de travail.
Mme Marois a clos le débat en se prononçant en faveur d'une meilleure reconnaissance de la formation des immigrants.
La priorité des candidats:
La soirée était suivie d'une période de questions, qui a permis d'apprendre que Mme Marois voulait faire plafonner la dette publique, sans nécessairement l'éliminer, et que M. Boisclair jugeait irréalistes des promesses de baisses massives d'impôts. En revanche, il souhaite indexer les prestations de la sécurité du revenu.
Six autres tribunes ayant chacune un thème différent auront lieu dans 6 autres villes du Québec, chaque mercredi soir, sauf le 5 octobre.