Le ministre Pettigrew attaque les souverainistes

Au colloque des jeunes libéraux fédéraux, à Trois-Rivières, le ministre Pierre Pettigrew compare les membres du Bloc québécois à ceux de l'Union nationale de Maurice Duplessis, dans les années 40 et 50.

Le ministre des Affaires étrangères du Canada, Pierre Pettigrew, a livré une charge à fond de train contre les souverainistes québécois, samedi, au colloque des jeunes libéraux fédéraux du Québec, réunis à Trois-Rivières.

Dans un discours à saveur électoraliste, il a affirmé que les membres du Bloc québécois de Gilles Duceppe étaient les descendants idéologiques de l'Union nationale de Maurice Duplessis.

« Il y a deux grands courants dans l'histoire de notre société québécoise: il y a un courant bleu, qui a été plus porté sur la protection de nos valeurs, plus frileux, et un courant rouge, plus porté sur la promotion de nos valeurs », a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

« Et il n'y a rien de libéral chez [Gilles] Duceppe. C'est fondamentalement un homme de méfiance. [...] M. Duplessis faisait les mêmes discours de méfiance envers Ottawa, on était des traîtres », a-t-il poursuivi. M. Pettigrew a tout de même concédé que le Bloc québécois était moins « obscurantiste » que l'Union nationale.

Député de Trois-Rivières, Maurice Duplessis a été premier ministre du Québec dans les années 1940 et 1950. Il a imposé des valeurs très conservatrices à la société, et est considéré à ce titre comme le « père » de Grande Noirceur dans les livres d'histoire du Québec.

Paul Martin accueilli par des manifestants

Plus tôt dans la journée, le premier ministre Paul Martin s'est adressé aux 300 jeunes de l'aile québécoise du Parti libéral du Canada. Les militants l'ont notamment interrogé sur les hausses du prix de l'essence.

« La première chose qu'il faut faire, c'est s'assurer que, lorsque les prix vont baisser, [..] ça se reflète immédiatement à la pompe », a déclaré le premier ministre. Il n'a cependant pas précisé comment il allait s'assurer que cela se réalise.

À son arrivée au colloque, en matinée, M. Martin a été accueilli bruyamment par une soixantaine d'étudiants, qui ont réclamé 4 milliards de dollars d'Ottawa pour l'éducation postsecondaire.

Financement électoral: une proposition controversée

Les jeunes libéraux fédéraux ont aussi débattu de financement électoral. Ils ont adopté une proposition visant à réduire le financement des partis politiques ne présentant pas de candidat dans toutes les provinces et au moins un territoire canadiens.

S'il entrait en vigueur, cet amendement à la Loi électorale réduirait ainsi de 3 millions de dollars à 700 000 $ le financement du Bloc québécois.

Le leader parlementaire du Bloc, Michel Gauthier, a qualifié cette proposition de scandaleuse et d'antidémocratique.

De leur côté, les ténors du Parti libéral fédéral, comme la ministre Lucienne Robillard, n'ont pas manifesté beaucoup d'enthousiasme pour cette idée.