Guy Bertrand se défend
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Commentant les plaintes portées contre lui par le Barreau, l'avocat affirme que les juges de la Cour suprême ont abusé de leur pouvoir en le condamnant sans lui donner l'occasion de se faire entendre.
Obligé de se défendre contre deux plaintes formulées contre lui par le syndic du Barreau du Québec, l'avocat Guy Bertrand a rencontré la presse pour donner sa version des faits.
Les plaintes du Barreau font suite au jugement de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Léon Mugesera.
Dans un jugement parallèle, la Cour a blâmé Me Bertrand, lui reprochant d'avoir tenu des propos antisémites pour les discréditer et tenter de faire annuler les procédures.
En point de presse, l'avocat a soutenu qu'il n'avait jamais invoqué le « vaste complot juif » dont parle la Cour suprême, même s'il reconnaît avoir dénoncé des groupes de pression. Selon lui, cette expression vient d'un éditorial du quotidien Globe & Mail repris par les juges du plus haut tribunal du pays.
Me Bertrand soutient également qu'il n'a jamais demandé la récusation des juges de la Cour suprême qui ont, selon lui, « abusé de leur énorme pouvoir et ont manqué à leur devoir de réserve en condamnant un avocat [...] sans lui donner l'occasion de se faire entendre » et en sachant que cet avocat ne disposait d'aucun recours pour faire appel.
« Ces juges, poursuit-il, [...] m'ont frappé et atteint dans mon honneur et ma dignité sans qu'aucun d'eux ne pense à tout le moins à me donner le bénéfice du doute, de la bonne foi ou de la présomption d'innocence. »
Guy Bertrand se dit par ailleurs heureux en un sens des plaintes portées contre lui par le syndic du Barreau, puisque cela lui donnera l'occasion de s'expliquer sur les événements, ce qu'il n'a pu faire devant la Cour suprême, dit-il.
L'avocat affirme par ailleurs que le refus du Barreau de se porter à sa défense soulève des questions sur la capacité de l'ordre professionnel à assumer sa responsabilité de défendre ses membres, écartelé qu'il est entre l'obligation de protéger le public et celle de défendre ses membres. Il invoque en conséquence la possibilité de formation d'une association professionnelle des avocats, qui pourrait se porter à la défense de ses membres.
Les plaintes du Barreau
La plainte du Barreau est basée sur l'article 2 du Code de déontologie des avocats, qui régit les devoirs et obligations des membres de l'ordre professionnel.
Le Barreau lui reproche deux choses:
Si la plainte du Barreau est retenue, Me Bertrand est passible d'une réprimande, d'une amende ou, dans le pire des cas, de la radiation à vie.