Harper rejette l'alliance Martin-Layton

Le chef de l'opposition n'appuiera pas le budget qui a été modifié en fonction des exigences des néo-démocrates. Selon lui, « un budget néo-démocrate ne donne pas le droit d'appuyer la corruption libérale ».

Le chef de l'opposition officielle à Ottawa, Stephen Harper, a rejeté du revers de la main l'alliance conclue entre Paul Martin et Jack Layton.

Il jette une douche froide sur cette entente, estimant que le premier ministre, Paul Martin, a mal évalué les forces en présence à la Chambre des Communes

Stephen Harper juge que Paul Martin a acheté le vote des 19 députés néo-démocrates, mais qu'il va perdre celui des 99 députés conservateurs. Il n'appuiera pas le budget modifié en fonction des exigences des néo-démocrates.

Il a déclaré en point de presse, mercredi matin, être ébahi par cette entente et qu'un « budget néo-démocrate ne donne pas le droit d'appuyer la corruption libérale ».

Entente Martin-Layton

Mardi, les libéraux et les néo-démocrates ont conclu une entente de principe en vue de sauver le gouvernement minoritaire de Paul Martin.

Le NPD avait proposé d'appuyer le gouvernement minoritaire, pour éviter sa défaite en Chambre, à condition que Paul Martin renonce aux réductions d'impôt de 4,6 milliards de dollars consenties aux entreprises pour réinvestir l'argent dans des mesures sociales.

Les néo-démocrates ont finalement accepté que la baisse d'impôt soit maintenue pour les PME.

Mais le gouvernement réinvestira bel et bien 4,6 milliards sur deux ans dans l'environnement, les logements sociaux, l'aide internationale et l'éducation postsecondaire.

En retour, le NPD a accepté d'appuyer le budget en Chambre, jusqu'à sa sanction royale, et de voter contre les motions de défiance contre le gouvernement libéral minoritaire.

Une entente « fiscalement responsable »

Selon M. Martin, l'argent proviendra de la réserve pour éventualités de 9 milliards. Il tenait aussi à consacrer au moins 4 milliards à la dette et refusait d'envisager un déficit.

Le premier ministre a qualifié l'entente de « fiscalement responsable », affirmant l'avoir conclue pour que le Parlement fonctionne.

M. Martin n'est pas tiré d'affaire pour autant, puisque le Parti conservateur et le Bloc québécois semblent décidés à le faire tomber. Pour ce faire, ils ont besoin de l'appui d'un des trois députés indépendants.

Selon le chef du NPD, Jack Layton, les bloquistes et les conservateurs devraient réviser leur position à la lumière de cette entente.

« Si MM. Harper et Duceppe veulent déclencher une élection, c'est leur choix, a-t-il dit. Mais pour nous, il est plus important d'avoir un budget qui peut réduire les frais de scolarité, investir dans les collectivités, protéger les pensions des travailleurs, construire des logements sociaux, les garderies. Est-ce que MM. Harper et Duceppe veulent voter contre toutes ces choses? »