Guité, Brault et Coffin: interdit de publication
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le juge John Gomery se rend aux arguments des trois témoins qui craignaient de ne pas avoir un procès juste et équitable, une décision critiquée par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
Le juge John Gomery, qui préside la commission d'enquête sur les commandites, a accédé à la requête de Jean Brault, Charles Guité et Paul Coffin, qui souhaitaient obtenir un interdit de publication sur leur témoignage devant la commission d'enquête sur les commandites.
Les trois accusés relativement à leur rôle dans l'affaire des commandites faisaient valoir que la diffusion de leur témoignage les empêcherait d'avoir un procès juste et équitable.
L'ordonnance du juge restera en vigueur jusqu'à la fin du procès au criminel des trois témoins, qui doivent bientôt comparaître en Cour supérieure du Québec.
L'interdit de publication sera levé dès que le jury à leur procès se sera retiré pour délibérer.
Toutefois, à la fin de chaque témoignage, le juge Gomery entendra les représentations des avocats, ceux des médias d'information notamment, qui pourront tenter de faire lever, même partiellement, l'interdit décrété par le juge.
Jean Brault, ancien président de Groupaction Marketing, doit commencer à témoigner mercredi.
Sa firme est celle qui a obtenu la plus grande part des contrats du programme fédéral.
On lui reproche notamment d'avoir touché 1,6 million de dollars pour la production de trois rapports quasi-identiques.
La FPJQ n'est pas d'accord
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) dénonce la décision du juge Gomery d'imposer un interdit de publication sur les témoignages de Charles Guité, Jean Brault et Paul Coffin.
Le président de la Fédération, Alain Gravel, a expliqué qu'en démocratie, il ne suffit pas de démontrer que la justice existe, il faut également démontrer qu'il y a apparence de justice.
M. Gravel croit que le juge aurait pu trouver une solution assurant à la fois le respect des droits des témoins et le droit du public à l'information.
Le président de la FPJQ estime qu'avec l'interprétation donnée aux chartes des droits, le Canada est devenu le royaume des interdits de publication et du huis clos.
Selon lui, les journalistes ont de plus en plus de difficulté à accomplir leur travail, d'où un recul du droit du public à l'information.
Le procès de Jean Brault, président de Groupaction, débutera le 2 mai.
Il doit s'échelonner sur quatre à six semaines. Ceux de Charles Guité et de Paul Coffin doivent s'amorcer respectivement les 12 et 18 avril.