Grève des étudiants: c'est l'impasse
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement juge irrecevable l'idée des étudiants d'étaler sur cinq ans une partie des baisses d'impôt annoncées afin de réinvestir en entier les 103 millions retranchés du programme des bourses.
Le ministre de l'Éducation du Québec, Jean-Marc Fournier, rejette du revers de la main la dernière proposition avancée par les leaders étudiants.
Ces derniers ont suggéré au gouvernement d'étaler sur cinq ans une partie des baisses d'impôt prévues dans le prochain budget. Cette mesure permettrait, selon eux, de combler le fossé entre les 42 millions proposés par le ministre Fournier et les 103 millions réclamés par les étudiants pour le programme des bourses.
« C'est non recevable, car il ne s'agit pas réellement d'une proposition », a affirmé le ministre de l'Éducation en point de presse. Selon lui, il n'y a pas de compromis dans cette contre-proposition étudiante, puisque les étudiants demandent toujours au gouvernement d'annuler entièrement les compressions de 103 millions. Pour M. Fournier, la proposition étudiante revient essentiellement à redistribuer autrement l'argent des contribuables.
M. Fournier ajoute que le gouvernement a fait un bout de chemin et il demande aux étudiants d'en faire autant.
Protestations
Entre-temps, les gestes d'opposition à la décision de Québec de transformer 103 millions de dollars de bourses en prêt ne cessent de se multiplier.
La Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (CASSEE) a tenu, jeudi, une marche dont le départ a été donné sur la colline Parlementaire, à Québec.
Des milliers d'étudiants étaient sur place.
Le rassemblement vise à souligner l'anniversaire du premier mois de la grève.
Les manifestants, en provenance de cégeps, d'universités et même d'écoles secondaires de partout dans la province, marchaient vers l'Université Laval.
Plus tôt, des étudiants de l'Université Laval ont occupé le 21e étage du Complexe G, au centre-ville de la vieille capitale.
Il s'agit d'étudiants de deuxième et troisième cycles, qui occupaient l'étage où travaillent les fonctionnaires de l'aide financière aux étudiants.
Les policiers sont finalement intervenus pour les déloger, et ont procédé à l'arrestation de deux manifestants.
D'autres étudiants membres de la CASSEE, qui bloquaient les entrées du stationnement du complexe, ont été déplacés par les policiers.
L'escouade antiémeutes a aussi intercepté quelques étudiants, à la suite d'une brève altercation sans dommage majeur. Les manifestants ont ensuite battu en retraite, dans le calme.
La CASSEE a récemment été écartée des discussions par le ministre Fournier pour avoir refusé de condamner les actes de violence.