Bouclier antimissile: le Bloc veut un vote
Prenez note que cet article publié en 2004 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, se dit inquiet des propos du ministre de la Défense Bill Graham, qui s'est clairement prononcé en faveur d'une participation canadienne au projet américain.
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, réclame la tenue d'un vote de la Chambre des communes sur une éventuelle participation canadienne au projet américain de bouclier antimissile.
En point de presse à Ottawa, M. Duceppe a réagi aux propos tenus la semaine dernière par le ministre de la Défense Bill Graham, qui s'est clairement prononcé en faveur d'une adhésion du Canada au projet.
M. Duceppe réclame un vote sur la question aux Communes, tout comme le Parti conservateur et le Nouveau Parti démocratique. Pour le chef bloquiste, le résultat de ce vote doit lier le gouvernement. Le Bloc, pour sa part, se prononcera contre une participation au projet.
M. Duceppe dénonce en particulier les propos du ministre Graham laissant entendre que le gouvernement pourrait se passer de l'avis de la Chambre avant de s'engager aux côtés des Américains, comme il pourrait le faire puisqu'il s'agit d'une décision relevant du pouvoir exécutif. Le chef du Bloc souligne que cette position va clairement à l'encontre du point de vue exprimé par le premier ministre Martin sur le déficit démocratique aux Communes.
Si le gouvernement adhère au projet avant le retour des députés en Chambre, M. Duceppe prévient Paul Martin qu'il proposera, à la première occasion après la reprise des travaux des Communes, que le Canada revienne sur sa décision. « Le problème, dit Gilles Duceppe, c'est que les libéraux ne se sont pas encore rendu compte qu'ils sont minoritaires aux Communes. On va les aider à se débarrasser de leur attitude d'arrogance », a-t-il affirmé.
Bill Graham est pour
Jeudi dernier, le ministre canadien de la Défense, Bill Graham, a indiqué que le Cabinet n'avait pas encore pris de décision dans ce dossier, mais il s'est fait l'avocat du projet.
M. Graham favorise une participation du Canada au projet, à condition qu'il ne mène pas à une militarisation de l'espace et que Washington n'exige pas d'Ottawa une participation financière déraisonnable. « Nous sommes partenaires pour la défense de l'Amérique du Nord et je crois que nous devons rester partenaires », a déclaré M. Graham.
Cette déclaration a été accueillie avec satisfaction par l'ambassadeur des États-Unis au Canada, Paul Cellucci.