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La procréation assistée sous la loupe

Femme enceinte

Photo : iStockPhoto

Radio-Canada

Le ministre de la Santé Réjean Hébert a demandé au Commissaire à la santé et au bien-être un portrait du programme québécois de procréation assistée, sans pour autant mettre en doute son bien-fondé.

Un texte de Pascal Poinlane (Nouvelle fenêtre)

Le ministre Hébert souhaite que le commissaire révise les critères d'accès du programme de procréation assistée. Le gouvernement demande également une étude des enjeux éthiques de la fécondation in vitro, ainsi qu'une étude comparative avec les programmes similaires qui existent ailleurs dans le monde. La procréation assistée est gratuite depuis août 2010 au Québec, et le programme a coûté environ 63 millions de dollars en 2011-2012, et près de 60 millions l'année dernière. Au cours de l'année financière 2012-2013, près de 8000 cycles de fécondation in vitro ont été effectués.

Un programme populaire

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Un couple

Photo : Pascal Poinlane

Le programme vise à aider certains couples ou femmes qui ont des difficultés à concevoir un enfant à cause de l'infertilité ou d'une maladie génétique transmissible aux enfants. Le programme est aussi accessible aux couples homosexuels et aux femmes célibataires.

Le témoignage d'une femme célibataire

Une femme célibataire à la fin de la trentaine, qui préfère conserver l'anonymat, nous a raconté son expérience dans une clinique de fertilité privée. Elle a entrepris sa démarche juste avant l'entrée en vigueur du programme. Elle a dû passer un examen physique et psychologique avant d'aller de l'avant. Sans le programme public, l'insémination artificielle lui aurait coûté 1000 $ par mois, et elle aurait reçu un crédit d'impôt de 50 % du gouvernement. Aujourd'hui, à sa treizième insémination et sa deuxième fausse couche, elle estime que le programme public est essentiel.

procreation

Photo : iStock / iStockphoto

« Si ce n'était pas gratuit, je ne serais pas allée jusque-là. La pression psychologique pour réussir à tomber enceinte après avoir dépensé cinq ou dix mille dollars aurait été insoutenable », affirme cette femme.

Questionnée sur la pertinence du programme, elle estime que le droit de procréer existe et doit être respecté, si la femme concernée est saine physiquement et mentalement.

Si on a le droit, comme femme, de se faire avorter, alors on a aussi le droit de se faire inséminer.

Entre espoir et découragement

Un couple rencontré à la sortie d'une clinique de fertilité de Québec a également témoigné de manière anonyme. Les deux adultes essayaient d'avoir un enfant depuis huit ans. Ils disent qu'ils n'auraient pas entrepris des démarches de procréation assistée sans le programme public, faute de fonds. Ils ne regrettent pas leur démarche, même si c'est parfois difficile.

Ça crée beaucoup d'espoir, mais aussi beaucoup de déception. Le taux de réussite est de 30 %, ce n'est pas beaucoup pour tous les efforts que ça nous demande depuis deux ans.

Problèmes éthiques

Le ministre de la Santé ne remet pas en doute le programme. Il juge la démarche utile, notamment pour prévenir des grossesses multiples en cas de fécondation in vitro. Elles sont passées de 28 % à 5 % depuis l'implantation du programme. Mais il s'interroge sur le manque de critères d'accessibilité. Il a rappelé le cas d'un enfant issu de la procréation assistée, et qui a nécessité l'intervention du Directeur de la protection de la jeunesse dès la naissance du poupon.

En ce moment, il y a peu de balises. Est-ce qu'il faudrait en mettre? C'est la question que je pose.

Une citation de Réjean Hébert

Les libéraux défendent leur programme

Celui qui était à la tête du ministère de la Santé lors de l'implantation du programme, Yves Bolduc, en a fait l'éloge, même s'il reconnaît que quelques femmes n'auraient pas dû se qualifier. La Coalition avenir Québec estime pour sa part qu'il faut resserrer le programme.

Sur 1500 naissances, il peut y avoir quelques cas exceptionnels, mais ça ne remet pas en cause le programme, qui est de très très bonne qualité, et je tiens à le redire, c'est le meilleur programme au monde.

Une citation de Yves Bolduc, PLQ

Et vous, avez-vous eu recours à une clinique de fertilité? Pourquoi?

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