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Les soldats canadiens resteront deux ans de plus

Radio-Canada

La Chambre des communes adopte par seulement quatre voix la motion du gouvernement Harper visant à prolonger la mission du Canada en Afghanistan jusqu'en 2009.

À Ottawa, la Chambre des communes a adopté à 149 contre 145, mercredi soir, une motion visant à prolonger jusqu'en 2009 la mission des troupes canadiennes en Afghanistan.

Cette motion prévoit aussi le maintien d'un personnel diplomatique, policier, militaire et d'aide au développement en Afghanistan durant cette période.

Le Canada a déployé environ 2200 soldats dans la province de Kandahar, l'une des plus violentes du pays, et une centaine d'autres à Kaboul. Leur mission devait se terminer en février 2007.

Le vote des députés du Parti libéral a été déterminant. Le chef libéral intérimaire, Bill Graham, avait annoncé que ses députés pourraient voter librement sur la question.

M. Graham a d'ailleurs appuyé la motion conservatrice, tout comme deux des candidats vedettes à la direction du parti, Michael Ignatieff et Scott Brison. Un autre candidat à la direction, Stéphane Dion, a voté contre la motion.

La question semblait déchirer les libéraux, puisqu'ils ont eux-mêmes instauré cette mission alors qu'ils étaient au pouvoir. Mais ils sont aussi sensibles à l'impopularité de la mission dans l'opinion publique canadienne.

Au total, 24 libéraux ont voté pour, s'ajoutant ainsi aux 124 conservateurs présents et au député indépendant André Arthur.

Treize députés de la Chambre, dont l'ancien premier ministre Paul Martin, étaient absents lors du vote. Le président de la Chambre Peter Milliken ne vote quant à lui qu'en cas d'égalité.

Pour leur part, les bloquistes et les néo-démocrates avaient déjà annoncé leur intention de s'opposer à la motion des conservateurs.

Un défi de Harper

Le vote a eu lieu au terme d'un débat de six heures, tout juste 48 heures après que le gouvernement eut informé l'opposition de son projet de prolongement de la mission.

Dès le début du débat, le premier ministre Stephen Harper avait prévenu qu'il prolongerait tout de même d'un an le mandat de la mission canadienne si la motion était rejetée par l'opposition. Le premier ministre Harper a déclaré qu'« il irait chercher ce mandat auprès de la population canadienne ».

La motion soumise au vote mercredi n'était pas un vote de confiance. Un rejet de l'opposition n'aurait donc pas provoqué le renversement du gouvernement.

Réactions des chefs

À la sortie de la Chambre, Stephen Harper a admis avoir eu peur de perdre ce vote. « Je regrette que certains aient voté contre le gouvernement plutôt que pour la mission », a-t-il dit.

M. Harper a dit ne pas craindre pas de perdre des appuis au Québec, une province fortement opposée à la mission en Afghanistan. Selon lui, les Québécois veulent voir des chefs qui se tiennent debout. « On ne peut pas mener un pays en se fiant aux sondages », a-t-il lancé, semblant ainsi diriger une attaque contre le Bloc québécois.

De son côté, Bill Graham a dit avoir appuyé la motion parce qu'il avait obtenu des réponses à ses questions. Le chef libéral a notamment obtenu l'assurance qu'une aide humanitaire supplémentaire de 300 millions de dollars accompagnerait le maintien des troupes en Afghanistan.

Pour ce qui est des libéraux qui se sont opposés à la motion, M. Graham a assuré que personne n'avait voté contre les troupes. Il a affirmé par exemple que John McCallum, pourtant un ancien ministre de la Défense, s'est opposé pour protester contre la manière dont la motion a été présentée.

Le chef bloquiste Gilles Duceppe a déclaré quant à lui que Stephen Harper avait une « mentalité mythique à la George W. Bush », et qu'il n'aurait pas dû menacer de prolonger la mission, même en cas de rejet de la motion aux Communes.

M. Duceppe a accusé les conservateurs d'avoir changé d'opinion depuis leur élection. Il a soutenu que le ministre de la Défense Gordon O'Connor, lorsqu'il était dans l'opposition, demandait des réponses aux mêmes questions qui ont été posées mercredi par les libéraux, les bloquistes et les néo-démocrates.

Enfin, le chef du NPD, Jack Layton, a lui aussi déploré le manque de réponses aux questions des néo-démocrates. « L'OTAN n'est pas en charge (à l'heure actuelle), la mission fait partie de l'opération américaine Enduring Freedom! »

M. Layton s'est dit déçu du fait que certains libéraux, en particulier leur chef Bill Graham, aient appuyé la motion.

L'OTAN aurait précipité les événements

Dans son édition de mercredi, le Globe and Mail a révélé que l'OTAN a offert au Canada de prendre le plein contrôle des opérations en Afghanistan dès 2008. Actuellement, les Canadiens commandent une coalition internationale responsable du sud du pays.

Cette demande de l'OTAN a sans doute forcé la main du gouvernement de Stephen Harper à préciser le statut de la mission.

Depuis le déploiement de ses troupes en Afghanistan après le renversement des talibans, à la fin 2001, le Canada a perdu 16 militaires, dont une tuée le jour même du vote aux Communes, et un diplomate.

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