Le réseau passe à l'ère du numérique
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement du Québec, avec l'aide du fédéral, investira plus de un demi-milliard de dollars pour informatiser les données des patients, avec leur consentement.
Le gouvernement de Jean Charest a annoncé mardi un investissement conjoint fédéral-provincial de 547 millions de dollars pour informatiser certaines informations sur les patients du réseau de la santé du Québec.
Ainsi, avec le consentement du patient, obligatoire et révocable sur demande, les médecins et pharmaciens pourront avoir accès instantanément à des informations essentielles pour leur travail:
« On estime à 7 à 10 % le pourcentage des hospitalisations dues aux effets indésirables des médicaments. Cela est souvent attribuable à l'ignorance du profil pharmacologique du patient », a expliqué le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard.
Il n'y aura toutefois aucune liste de diagnostics concernant les patients. Les groupes représentant les personnes aux prises avec un problème de santé mentale, notamment, ont demandé de protéger ces informations.
Ce nouveau projet écarte l'ancienne idée d'une carte à puce. « C'est comme si on avait donné une clé pour une maison qui n'existe pas », a dit le ministre Couillard. Le ministre a ajouté qu'il fallait d'abord créer un réseau, et qu'avec les progrès technologiques, l'idée d'une carte à puce pourrait revenir.
Le gouvernement prévoit compléter l'informatisation dans toutes les régions du Québec d'ici 2011. M. Couillard a précisé que les bases de données seraient régionales, ce qui représente un changement important par rapport au projet de carte à puce avec information centralisée. Seuls les renseignements touchant les médicaments seront rassemblés dans une base de données de la Régie de l'assurance maladie du Québec.
La première étape sera d'obtenir les données d'identification des patients consentants. Les informations d'ordre médical seront ensuite intégrées progressivement au dossier.
Le projet vise cinq objectifs principaux, selon le gouvernement:
Le consentement, clé du projet
Le ministre des Services gouvernementaux, également responsable de la modernisation de l'État, Henri-François Gautrin, a insisté sur le fait que le consentement des patients était absolument nécessaire. Il a souligné que des enquêtes commandées par le gouvernement indiquaient que plus de 80 % des répondants étaient prêts à donner leur accord pour la transmission de leur dossier médical.
M. Gautrin a expliqué que des mécanismes de sécurité imposants protégeraient la confidentialité des données. Seuls les professionnels de la santé ayant reçu l'autorisation du patient auraient accès aux informations, à l'aide d'un code d'utilisateur et d'un mot de passe.
Inforoute Canada investira 303 millions de dollars dans ce projet, tandis que Québec y injectera 244 millions. Le gouvernement Charest estime que le projet créera 6300 emplois et aura des retombées économiques de 375 millions.
Le premier ministre Charest a indiqué que ce projet s'inscrivait dans une réduction de la taille de l'État et un contrôle des coûts du réseau, et que les départs à la retraite de nombreux administrateurs le rendaient encore plus pertinent.
Le ministre Couillard a ajouté que le cadre légal portant sur la transmission d'informations confidentielles dans le réseau était contenu dans la loi 83 sur la santé. « Avec les mesures de sécurité rigoureuses prévues, on saura qui, à quelle heure, a consulté le dossier médical », a-t-il dit.
M. Charest a conclu en disant que le projet servirait d'exemple de collaboration et de définition des rôles des paliers fédéral et provincial de gouvernement dans le financement du réseau de la santé.