Pierre Elliot Trudeau sous un jour nouveau

« Nous avons trouvé un Trudeau très attaché à son peuple, nationaliste, même séparatiste », affirme Max Nemni, co-auteur d'une nouvelle biographie de l'ancien premier ministre libéral.

Six ans après sa mort, Pierre Elliott Trudeau fait à nouveau la une.

Le premier tome d'une nouvelle biographie de l'ancien premier ministre libéral, qui porte sur ses années de jeunesse, sera publiée la semaine prochaine.

Trudeau, fils du Québec, père du Canada, écrit par Max et Monique Nemni, ne manquera pas de susciter la controverse. « Nous avons trouvé un Trudeau très attaché à son peuple, nationaliste, même séparatiste qui pensait que le Québec devait être un pays indépendant pouvoir convenablement défendre son peuple », explique Max Nemni.

Voilà qui a de quoi surprendre. Mais les biographes décrivent aussi un Pierre Trudeau, disons, plus familier: épris de justice, d'égalité, de liberté.

Hasard ou début d'une nouvelle trudeaumanie? Au même moment, on apprend que son fils aîné, Justin, songe à se lancer en politique, à la tête d'un comité jeunesse du Parti libéral. « Souvent on cherchait au Parti libéral des personnalités plus jeunes à qui s'identifier. Justin va pouvoir pallier à ça », assure Brigitte Legault, présidente des jeunes libéraux.

Et ce n'est pas fini. Son frère cadet, Alexandre, fait lui aussi les manchettes en prenant la défense d'Adil Charkaoui, un résident permanent d'origine marocaine qui a été emprisonné pendant deux ans en liberté en vertu d'un certificat de sécurité et qui est toujours soumis à de sévères conditions de remise en liberté.

Les certificats de sécurité permettent d'emprisonner indéfiniment des individus considérés comme dangereux pour la sécurité nationale. « On ne peut pas être passif par rapport à quelque chose qui nous semble injuste », affirme Alexandre Trudeau, qui réalise un film sur le sujet.

Jusqu'à présent, le jeune cinéaste dénonçait les injustices à l'extérieur du pays. Il a notamment réalisé des reportages sur l'Irak, la Palestine, le Libéria.

Aujourd'hui, il s'attaque aux violations des droits de l'homme dans son propre pays. « L'image qu'a le Canada en dehors du Canada m'importe beaucoup. C'est ce qui me garde en vie souvent. Qu'on dise c'est un pays où on respecte la justice », ajoute-t-il.

Avec l'engagement public des deux frères Trudeau, assiste-t-on a la naissance d'une dynastie? Aucunement, répond son biographe. « Les héritiers qu'il voulait, c'étaient tous les Canadiens, pas nécessairement ses propres fils », conclut Max Nemni. Pour lui, Pierre-Elliot Trudeau aurait été surtout heureux de savoir que ses fils ont trouvé leur voie.