Villepin reporte sa visite au Canada
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le premier ministre de la France devait arriver mercredi soir pour une visite officielle de trois jours, mais les violences dans les banlieues parisiennes l'incitent à reporter son séjour.
Le premier ministre français, Dominique de Villepin, a reporté sa visite officielle de 3 jours au Canada en raison des violences qui secouent les banlieues de Paris.
M. de Villepin devait rencontrer son homologue Paul Martin pour parler de coopération internationale et de la Francophonie.
Il devait aussi s'entretenir avec la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, avant de se rendre au Québec.
Toutefois, l'étendue des émeutes dans le département de la Seine-Saint-Denis l'a incité à reporter son séjour. « La priorité est de rétablir l'ordre public et de le rétablir sans délai », a-t-il estimé devant l'Assemblée nationale.
« Il n'y a qu'un territoire national sur lequel les lois de la République s'appliquent, il n'y a que des Français égaux en droits qui aspirent tous à la sécurité et à la justice, a-t-il dit. Les violences dans les quartiers sont un défi pour nous tous. »
Il a ajouté pouvoir compter sur le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, dont la méthode dans les quartiers sensibles et les déclarations des derniers jours ont été fortement contestées.
Au début des violences, M. Sarkozy, a promis de se « débarrasser » de cette « bande de racaille », prônant la tolérance zéro dans les banlieues.
Mardi, il a tenté de nuancer ses propos en reconnaissant que les résidents des banlieues « rencontrent des problèmes sérieux ».
Après avoir annoncé qu'il présenterait d'ici la fin de l'année un plan national de prévention de la délinquance, il a promis de nouveaux efforts dans les domaines de l'emploi, de l'éducation et des services publics. M. Sarkozy est pressenti pour se présenter à l'élection présidentielle de 2007.
Les émeutes s'étendent
Depuis six jours, les violences déchirent la Seine-Saint-Denis, l'une des banlieues les plus pauvres de la région parisienne, particulièrement la ville de Clichy-sous-Bois. Près de 250 véhicules ont été incendiés.
Ces tensions font suite à la mort de deux mineurs issus de l'immigration dans un transformateur électrique. Ils s'y étaient réfugiés, croyant être poursuivis par la police. Une enquête judiciaire doit déterminer les circonstances exactes de leur décès. Mais les rumeurs de poursuite policière ont embrasé les relations entre les jeunes et les forces policières.
Dans la nuit de mardi à mercredi, les émeutes de la Seine-Saint-Denis se sont étendues à trois autres départements limitrophes de Paris. Les échauffourées et les incendies de voitures ont incité le président Jacques Chirac à lancer un appel au calme.
« Il faut que les esprits s'apaisent, il faut que la loi s'applique fermement et dans un esprit de dialogue et de respect, a-t-il dit mercredi. Car l'absence de dialogue et l'escalade de l'irrespect mèneraient à une situation dangereuse. » Il a néanmoins souhaité une application ferme de la loi.
Un important déploiement policier nocturne patrouille Clichy-sous-Bois et ses environs depuis une semaine.