L'étude de C.D. Howe contestée

Réagissant à l'étude de l'Institut C.D. Howe sur les CPE québécois, une spécialiste de la petite enfance estime qu'il faut prendre ces conclusions avec prudence.

La publication de l'étude de l'Institut C.D. Howe sur les CPE a suscité la réaction d'une spécialiste de la petite enfance qui considère qu'il faut interpréter les résultats de cette étude avec prudence.

Selon Nathalie Bigras, chercheuse à l'UQAM, certains médias ont fait dire à cette étude des choses qu'elle ne dit pas, notamment que les CPE causent plus d'anxiété et d'agressivité que les services de garde non subventionnés des autres provinces. Elle estime que ce ne sont que des études préliminaires. Selon elle, de nombreux autres facteurs peuvent expliquer l'anxiété des enfants.

Avançant le fait que les résultats sont basés sur la perception des parents, la chercheuse oppose le cas où la fatigue et le stress des deux parents qui travaillent peuvent mener à une perception plus négative de leur enfant.

Par ailleurs, Mme Bigras affirme que le fait que les enfants s'expriment les aidera à mieux se développer plus tard.

Mme Bigras signale la nécessité d'études basées sur l'observation indépendante et non sur la perception des parents.

Pour elle, l'agressivité d'un enfant tend à apparaître après l'introduction à un contexte de groupe et il est possible qu'elle se manifeste plus tôt chez les enfants en CPE. Ce qui ne met pas nécessairement en cause les CPE.

La chercheuse estime que des études plus approfondies seraient nécessaires afin de déterminer si les manifestations d'anxiété et d'agressivité sont des indicateurs de risque pour l'apparition de problèmes de comportement dans l'avenir. Or l'étude de l'Institut C.D. Howe ne permet pas de le faire.

Nathalie Bigras oppose à l'étude citée de nombreuses autres études qui ont montré que leurs enfants sont entre de bonnes mains et que les CPE offrent des services de grande qualité.