Une ministre de l'image américaine
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Karen Hughes, ex-conseillère du président Bush, entend déployer des « commandos idéologiques » pour hausser la popularité des États-Unis dans le monde.
Préoccupé par l'image de son pays dans le monde, écorchée depuis l'intervention en Irak et égratignée de nouveau par les lendemains de l'ouragan Katrina, George W. Bush dote son administration d'une ministre de l'image à l'étranger.
Le président a chargé, vendredi, une proche collaboratrice, l'ex-journaliste Karen Hughes, de faire comprendre au monde les positions américaines. Il a créé pour elle le poste de « sous-secrétaire à la diplomatie publique » (undersecretary for public diplomacy).
Mme Hughes compte répondre « agressivement » au discours « haineux » et à la « désinformation » circulant à propos des États-Unis, dans le monde arabe notamment.
La guerre de l'opinion publique
« Nous menons une guerre contre la terreur, a déclaré M. Bush lors de la cérémonie d'entrée en fonction de Mme Hughes, au département d'État. Et pour gagner cette guerre, nous devons expliquer notre politique et nos valeurs fondamentales aux peuples du monde. »
Karen Hughes a dit vouloir donner une approche stratégique à cette opération et mener une campagne high-tech pour rehausser la cote des États-Unis, en déployant des équipes d'intervention rapide ainsi que des « commandos idéologiques ».
Sa stratégie repose sur le développement d'une vision positive des efforts américains de propagation de la démocratie, l'isolement des extrémistes religieux et le renforcement de valeurs communes entre les cultures.
Katrina ajoute au défi
Précisant qu'elle travaillait à ce projet depuis quelques semaines, Mme Hughes a admis que les ratés de la réaction de l'administration américaine à la dévastation laissée par l'ouragan Katrina sur son propre territoire avaient continué à ternir l'image nationale dans le monde.
Partout dans le monde, l'image du géant aux pieds d'argile a fait son chemin, alors que les États-Unis recevaient des offres d'aide humanitaire de nombreux pays et de l'ONU. Cuba, le Venezuela et l'Iran, avec qui Washington entretient des relations tendues, ont notamment offert leur aide.