Pétrole contre nourriture: Annan reconnaît ses torts

Mis en cause pour sa gestion défaillante du programme Pétrole contre nourriture dans le rapport Volcker, Kofi Annan accepte les critiques sans toutefois démissionner de ses fonctions.

Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a accepté mercredi les critiques contenues dans un rapport d'enquête sur le programme Pétrole contre nourriture en Irak.

Mis en cause par ce rapport rédigé par l'ancien président de la réserve fédérale américaine, Paul Volcker, Kofi Annan a reconnu ses torts en tant que gestionnaire du programme.

De 1996 à 2003, le programme Pétrole contre nourriture a permis à l'Irak de vendre des quantités limitées de pétrole et d'acheter en échange des biens pour sa population, alors que le pays était soumis à un embargo international.

Selon le rapport Volcker, la gestion du programme a été déficiente, et a permis à des fonctionnaires de l'ONU et au fils de Kofi Annan, Kojo, de s'enrichir.

Bien que des contrats aient été versés par l'ONU à la firme suisse qui employait Kojo Annan, le secrétaire général de l'Organisation s'est empressé de souligner qu'aucune preuve n'établit qu'il s'était ingéré dans le processus d'attribution des contrats pour favoriser son fils.

Kofi Annan a toutefois reconnu que les conclusions de cette enquête indépendante étaient gênantes pour l'ONU, mais selon lui, personne n'ira jusqu'à démissionner. Pour assurer à l'avenir un meilleur contrôle de ce genre de programmes, M. Annan a préconisé la création d'un poste de directeur général chargé de la gestion et d'une commission de surveillance indépendante à l'ONU.

Dans un rapport précédent, la commission Volcker avait accusé l'ancien directeur du programme, le Chypriote Benon Sevan, de corruption pour avoir touché près de 150 000 $ de pots-de-vin d'une compagnie pétrolière qu'il avait aidée à obtenir un contrat. La commission avait également accusé Alexander Yakovlev, un ancien fonctionnaire russe du département des acquisitions de l'ONU, d'avoir touché des pots-de-vin.

« Les preuves d'une corruption réelle parmi un petit nombre de personnels de l'Onu est également profondément décevant", a encore dit M. Annan. "Les conclusions de l'enquête illustrent l'importance vitale de réformes administratives au sein de l'ONU", a estimé Kofi Annan.

Quelque 170 chefs d'État et de gouvernement sont attendus mercredi prochain à New York pour un Sommet de trois jours destiné à adopter une profonde réforme de l'ONU.