Attentats de Londres: un suspect recherché

L'enquête sur les attentats qui ont fait plus de 50 morts et des centaines de blessés, jeudi à Londres, se met en branle. Les autorités recherchent activement un Anglo-Marocain réputé proche d'Al-Qaïda.

Les services de sécurité britanniques ont demandé à leurs homologues européens de les aider à traquer un Anglo-Marocain soupçonné d'être impliqué dans les attentats qui ont fait au moins 50 morts à Londres, jeudi dernier.

Selon ce que rapportent, samedi, plusieurs quotidiens britanniques, Mohammed Guerbouzi serait activement recherché, tant par la police que par les services secrets britanniques. Cet homme qui a résidé pendant plus de 15 ans à proximité de Londres, a disparu de son domicile depuis maintenant près d'un an.

Les services secrets français estiment que M. Guerbouzi est probablement le principal dirigeant de l'aile européenne du Groupe islamique combattant marocain (GICM), un mouvement islamiste de lutte armée.

Mohammed Guerbouzi est aussi soupçonné d'être impliqué dans les attentats de Madrid, en 2004, et ceux de Casablanca, un an plus tôt. Le Maroc réclame d'ailleurs à la Grande-Bretagne l'extradition de l'homme de 45 ans depuis juin 2003.

La marque d'Al-Qaïda

Alors que le chef de la police londonienne affirmait, vendredi, que les attentats portaient « les marques de fabrique d'Al-Qaïda », son adjoint a précisé, samedi, qu'il est fort probable que les trois explosions avaient été déclenchées à quelques secondes seulement d'intervalle.

De plus, les analyses préliminaires laissent croire aux inspecteurs que les dispositifs, qui ont explosé dans les trois métros et un autobus, devaient peser moins de cinq kilos et pouvaient être aisément transportés dans des sacs à dos. Les policiers estiment aussi que les bombes étaient faites d'explosifs puissants et n'étaient probablement pas de fabrication artisanale.

Le bilan des attentats s'établit maintenant à plus de 50 morts. De plus, 350 des 700 personnes blessées sont toujours hospitalisées, dont 22 qui sont dans un état critique.

Selon la police britannique, le bilan demeure préliminaire puisque plusieurs corps sont toujours coincés dans les tunnels.

Les attentats

Jeudi matin, quatre explosions dans des tunnels de métro et dans un autobus de Londres ont secoué le quartier des affaires de la capitale britannique en pleine heure de pointe, faisant des centaines de victimes et semant la confusion dans les services d'urgence.

Les trois explosions survenues dans le métro ont eu lieu dans les tunnels entre les stations Aldgate East et Liverpool Street, entre les stations Russel Square et King's Cross ainsi que dans la station Edgware Road.

Une quatrième bombe a explosé peu après dans un autobus à deux étages rempli de passagers à Woburn Square. Selon les autorités londoniennes, au moins 13 personnes ont été tuées dans cet attentat.

Tout le système de transport en commun a été fermé. Le centre-ville de la capitale britannique a été évacué et bouclé par la police pour permettre aux services d'urgence de porter secours aux nombreuses victimes.

L'attaque a rapidement été revendiquée par l'Organisation secrète Al-Qaïda en Europe. Samedi, une autre organisation, les Brigades Abou Afs al-Masri, liée elle aussi à Al-Qaïda, a revendiqué les mêmes attentats.

Des attentats qui visaient des symboles

Cette série d'attentats à la bombe visiblement coordonnée a été commise alors que se tenait, à Gleneagles, en Écosse, le 30e sommet des pays membres du G8. Il est également survenu au lendemain de l'obtention des Jeux olympiques de 2012 par la ville de Londres.

Revenu d'urgence du sommet qu'il présidait à Gleneagles, le premier ministre Tony Blair a qualifié cette attaque de « barbare » et a déclaré que les Britanniques ne se laisseraient pas intimider.