L'histoire du détenu 063 de Guantanamo
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Time Magazine publie le carnet de bord de militaires américains qui détaille les humiliations à répétition infligées à un détenu de la prison de Guantanamo.
Un carnet de bord tenu par des militaires américains énumère les humiliations à répétition infligées à un détenu de la prison de Guantanamo: interrogatoires à proximité de chiens, interventions de femmes aguicheuses.
Le carnet de 84 pages, obtenu par le Time Magazine, couvre une période de 50 jours d'interrogatoires, de novembre 2002 à début janvier 2003. À cette époque, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld avait approuvé des techniques d'interrogatoires plus musclées à l'endroit de certains détenus.
Ce journal évoque le cas particulier de Mohammed El-Qahtani, un Saoudien considéré par les Américains comme l'un des possibles pirates de l'air des attentats du 11 septembre 2001, mais qui avait été expulsé de Floride un mois auparavant, en août 2001.
L'homme a été arrêté en décembre de la même année dans la région afghane de Tora Bora. Le Time fait la liste des méthodes d'interrogatoires pratiquées sur ce Saoudien, le « détenu 063 »:
Le Saoudien finit par reconnaître son appartenance à Al-Qaïda. Il propose aux Américains de leur servir d'agent auprès de terroristes, en échange de sa libération. Cinq jours plus tard, les techniques autorisées par Donald Rumsfeld sont supprimées.
La prison de Guantanamo ne fermera pas
Deux personnalités américaines respectées, l'ancien président Jimmy Carter, prix Nobel de la paix, et le sénateur démocrate Joseph Biden, ont réclamé la fermeture de la prison. Récemment, l'organisme Amnistie internationale l'a comparée au goulag de l'ère soviétique.
Mercredi dernier, le président George W. Bush a affirmé qu'il examinait « toutes les possibilités » concernant Guantanamo, sans se prononcer sur son éventuelle fermeture. Mais le vice-président Dick Cheney a exclu fermement cette alternative.
La prison située à Cuba compte environ 540 détenus, dont certains sont emprisonnés depuis plus de trois ans sans aucune poursuite criminelle.