Effet de serre: la Maison-Blanche dans l'embarras
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Selon le New York Times, un conseiller en matière d'environnement à la Maison-Blanche, autrefois lobbyiste pour l'industrie pétrolière, a modifié des rapports sur le réchauffement climatique.
Un responsable du conseil de la Maison-Blanche en matière d'environnement aurait modifié des rapports gouvernementaux sur l'impact des gaz à effet de serre, rapporte le New York Times dans son édition de mercredi.
Avant son arrivée à la Maison-Blanche, en 2001, Philip Cooney était lobbyiste pour l'Institut américain du pétrole, où il s'efforçait d'empêcher les restrictions aux émissions de gaz à effet de serre (GES), selon le quotidien américain.
M. Cooney aurait ajouté ou substitué certains termes sur des documents officiels de façon à jeter le doute sur des faits pourtant peu contestés par les scientifiques. Par exemple, lorsque les documents évoquaient les « incertitudes » des scientifiques sur la question du changement climatique, Cooney ajoutait « significatives et fondamentales ».
Les modifications faites par Cooney, dont le quotidien publie une photocopie, se sont souvent retrouvées dans la version finale de documents de la Maison-Blanche.
Le New York Times ajoute qu'un ex-responsable de la coordination gouvernementale sur le changement climatique s'est plaint la semaine dernière des intrusions de la Maison-Blanche dans les rapports scientifiques. L'ancien employé souligne qu'elle sapait les efforts pour établir les causes du changement climatique.
« Je n'avais jamais vu une situation comme celle qui s'est développée pendant ces quatre dernières années, où la politisation par la Maison-Blanche a influencé directement les programmes scientifiques, d'une manière qui a affaibli la crédibilité et l'intégrité de ces programmes », indique ce mémo.
Le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan, a démenti les affirmations du quotidien new-yorkais.
Appel des académies des sciences du G8
Ces révélations surviennent au lendemain de l'appel des académies des sciences du G8, le groupe des huit pays les plus développés, pour le lancement d'initiatives pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La déclaration est signée des académies des sciences de Grande-Bretagne, de France, d'Allemagne, des États-Unis, de Russie, du Japon, d'Italie et du Canada, associées à celles du Brésil, de Chine et d'Inde. Elles mettent en garde contre un retard qui pourrait s'avérer coûteux et plaident pour des mesures sérieuses visant à freiner le réchauffement climatique.