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Le philosophe Paul Ricoeur n'est plus

Radio-Canada

Considéré comme l'un des plus grands penseurs français de l'après-guerre et dont l'oeuvre est mondialement connue, M. Ricoeur s'éteint près de Paris à l'âge de 92 ans.

Le philosophe Paul Ricoeur, l'un des plus grands penseurs français de l'après-guerre, est décédé à l'âge de 92 ans près de Paris.

Un de ses proches a annoncé, samedi, que le philosophe, qui était malade depuis plusieurs mois, est décédé dans son sommeil dans la nuit de jeudi à vendredi à son domicile de Chatenay Malabry, dans la région parisienne.

La nouvelle de son décès a suscité de nombreuses réactions dont celle du président français, Jacques Chirac. « Face aux drames de notre époque, Paul Ricoeur n'a cessé d'affirmer avec force l'exigence de dialogue et du respect de l'Autre », a-t-il déclaré.

Une oeuvre mondialement reconnue

Cet intellectuel, militant socialiste et chrétien protestant, a produit une oeuvre considérable mondialement reconnue. Celle-ci porte sur de nombreux domaines, notamment la politique, la psychanalyse, l'exégèse biblique, la poétique et la théorie littéraire.

Ses ouvrages, parmi lesquels Temps et récit (1983), Soi-même comme un autre (1990) et La mémoire, l'histoire, l'oubli (2000), ont marqué toute une génération d'intellectuels en France et ailleurs.

Paul Ricoeur, né en 1913 à Valence, dans le sud-est de la France, a été élevé comme pupille de la nation après avoir perdu très jeune ses parents.

Dans l'entre-deux-guerre, l'étudiant se joint à des groupes de protestants pacifistes, ce qui ne l'empêche pas d'être mobilisé en 1939 et de passer quatre ans en Allemagne comme prisonnier de guerre.

À la Libération, il devient membre de la revue Esprit de son ami Emmanuel Mounier. Au début des années 1960, ses prises de position en faveur de l'indépendance de l'Algérie lui valent d'être arrêté.

Paul Ricoeur est nommé à la Sorbonne en 1956, mais part enseigner à la nouvelle université de Nanterre, en banlieue parisienne, d'où partira la révolte estudiantine de mai 1968. Il démissionne en 1970.

Le professeur est ensuite accueilli par plusieurs universités européennes et nord-américaines, dont l'université de Chicago et celle de Yale, aux États-Unis, ou à celles de Louvain, de Genève et de Montréal.

Paul Ricoeur, qui était veuf et père de cinq enfants, sera enterré dans la plus grande intimité.

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