Irak: vers une conférence internationale

Les États-Unis, en accord avec le premier ministre irakien, veulent organiser une conférence internationale sur l'Irak en octobre, alors que les élections prévues pour janvier restent incertaines.

La diplomatie américaine s'active pour réunir une conférence internationale sur l'Irak. Celle-ci réunirait les pays du G8 et les pays voisins de l'Irak. L'Égypte, pays influent dans la région, serait l'hôte de cette rencontre en octobre, deux mois avant les élections générales, prévues pour janvier 2005.

C'est dans les coulisses du siège des Nations unies, en marge de l'assemblée générale, que le secrétaire d'État américain, Colin Powell, a déployé ses efforts pour tenter de convaincre ses homologues sur la nécessité de tenir une conférence internationale.

Les objectifs de cette rencontre seraient de légitimer les élections de janvier 2005, d'obtenir la participation des mouvements dissidents et de convaincre les pays voisins de ne pas intervenir.

Outre les autorités provisoires irakiennes et les pays du G8, l'Égypte, la Turquie, la Syrie, la Jordanie, l'Arabie saoudite et l'Iran seraient présents à cette rencontre.

Incertitude sur les élections irakiennes

Ce changement de cap dans le traitement du dossier irakien semble lié à l'incertitude qui plane sur les élections irakiennes. Devant la multiplication des actes de violence, qui ne laissent aucun répit aussi bien à l'armée américaine qu'au gouvernement irakien, il devient de plus en plus hypothétique d'organiser des élections.
Le climat chaotique qui règne dans le pays empêche les forces politiques de s'organiser d'une part, et d'intéresser les électeurs d'autre part.

Par ailleurs, les dirigeants des chiites, qui sont majoritaires, s'inquiètent de leur exclusion du processus électoral. L'ayatollah Ali Sistani estime que les élections profiteront aux seuls partis politiques qui ont « coopéré avec les autorités d'occupation américaine. » . Il a averti qu'il ne participera aux élections si celles-ci s'avèrent injustes et non libres.

Quant au Comité des oulémas musulmans, il accuse les Américains de vouloir orienter les élections dans le sens de leurs intérêts.

Les élections prévues en janvier 2005 permettraient d'élire les membres de l'Assemblée nationale de 275 sièges, d'un Parlement kurde et les membres de gouvernements locaux.