Vache folle: un dépistage inefficace aux États-Unis
Prenez note que cet article publié en 2004 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le département américain de l'Agriculture prévoit de tester quelque 220 000 animaux d'ici la fin de 2005 afin de détecter d'éventuels autres cas. Mais ces tests ne sont effectués que sur une base volontaire.
Alors que Washington tarde à rouvrir sa frontière au boeuf canadien, un rapport officiel publié mercredi, aux États-Unis, juge que le système américain de dépistage de la vache folle est inefficace.
Depuis le 1er juin, le département américain de l'Agriculture (USDA) a étendu son système et prévoit de tester quelque 220 000 animaux d'ici la fin de 2005 afin de détecter d'éventuels autres cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Il n'ira toutefois pas au-delà de ces efforts.
Mais selon un rapport de l'inspection générale USDA, l'efficacité de ces dépistages s'est avérée plutôt « douteuse » dans la mesure « où ils ne sont effectués que sur une base volontaire ».
Des parlementaires accusent l'administration Bush ne pas prendre la mesure du problème. Mercredi, la secrétaire à l'Agriculture, Ann Veneman, et son vétérinaire en chef, Ron DeHaven, ont défendu leur choix lors d'une audition de trois heures devant des élus de la Chambre des représentants.
En moins de 6 semaines, « 17 000 tests ont été effectués et les deux cas soupçonnés se sont finalement avérés négatifs » après des tests complémentaires, a souligné M. DeHaven.
Une découverte issue du hasard
Le 23 décembre dernier, un premier cas de vache folle avait été trouvé aux États-Unis; le bovin avait été acheté d'une ferme canadienne quelques années plus tôt. N'empêche que la découverte n'était pas le résultat d'un dépistage systématique, mais était le fruit du hasard, a rappelé le représentant démocrate Henry Waxman.
Assertions étayées par les conclusions d'un autre rapport non publié du USDA et basées sur plusieurs témoignages, dont celui d'un vétérinaire, ayant vu l'animal marcher jusqu'à l'abattoir, contrairement aux affirmations des autorités, qui ont affirmé que l'animal avait du mal à se déplacer.
Autre grief retenu par les parlementaires, l'absence de signalement obligatoire de la présence d'animaux qui ne tiennent plus debout au sein des troupeaux. En revanche, lorsqu'ils arrivent à l'abattoir, ces animaux sont automatiquement testés et exclus de la chaîne alimentaire humaine.
58 pays refusent toujours de rouvrir leur marché au boeuf américain depuis la découverte du premier cas d'ESB aux États-Unis. La secrétaire à l'Agriculture dit que les discussions se poursuivent et reste confiante que ces marchés rouvriront leur frontière sous peu.