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Le Rwanda commémore les 10 ans du génocide

Radio-Canada

Le général Roméo Dallaire participera à la commémoration du dixième anniversaire du génocide, qualifié par le président rwandais, Paul Kagame, d'«échec délibéré» de la communauté internationale.

Le Rwanda souligne cette semaine le dixième anniversaire du génocide de 1994.

Les commémorations devraient durer une dizaine de jours, avec pour temps fort une cérémonie au stade de Kigali, le 7 avril, en présence de dirigeants étrangers.

En une centaine de jours, plus de 800 000 personnes ont été massacrées, soit environ un dixième de la population du Rwanda.

La plupart des victimes appartenaient à la minorité tutsie, qui représentait 14 % de la population de ce petit pays d'Afrique centrale. Mais des éléments modérés de l'ethnie majoritaire des Hutus ont également été massacrés.

La mission de l'ONU au Rwanda, dirigée par le général canadien Roméo Dallaire, n'avait pas de mandat pour intervenir et arrêter les tueries.

Le général Dallaire n'a cessé d'alerter, en vain, la communauté internationale, sur la situation désespérée du pays. Il s'est battu pour obtenir une mission de maintien de la paix plus large avec la possibilité d'intervenir, mais les membres du Conseil de sécurité ont au contraire voté la réduction de la force.

Kagame dénonce l'échec de la communauté internationale

Le président rwandais, Paul Kagame, s'en est pris une nouvelle fois à la communauté internationale, lors de l'ouverture, dimanche à Kigali, d'une conférence internationale sur le génocide.

« Il faut toujours avoir présent à l'esprit que le génocide, où qu'il se produise, représente l'échec de la communauté internationale, échec que je qualifierais de délibéré, échec qui arrange tout le monde », a déclaré M. Kagame.

La conférence, qui a pour thème Prévenir et bannir à jamais le génocide grâce à une solidarité universelle agissante, doit se terminer mardi, jour où le général Dallaire interviendra. Ce dernier revient au Rwanda pour la première fois depuis les massacres.

En mémoire des victimes

En matinée dimanche, des participants à la conférence ont visité les églises de Nyamata et Ntarama, au sud de Kigali, où quelque 15 000 personnes ont été tuées en 1994. Ils se sont ensuite rassemblés au cimetière de Nyanza, en périphérie de la capitale rwandaise, qui abrite les restes de quelque 3500 victimes du génocide.

À Kigali, des cadavres entassés depuis dix ans dans des fosses communes ont été déterrés pour être transférés au mémorial de Gisozi. Ce monument national, érigé en mémoire des quelque 250 000 habitants de la capitale tués en 1994, sera inauguré le mercredi, 7 avril, dix ans jour pour jour après le début des massacres.

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