Nino Bourdjanadzé, une juriste à la tête de la Géorgie

Grande et brune, cultivée, élégante, l'ex-présidente du parlement géorgien Nino Bourdjanadzé, proclamée «présidente par intérim» samedi soir par l'opposition, est une ancienne alliée de l'ancien président Edouard Chevardnadzé, dont elle s'était progressivement éloignée.

Fille d'un homme riche et influent à l'époque soviétique, cette juriste s'est mariée avec un procureur général adjoint qui a d'ailleurs démissionné il y a quelques jours de ses fonctions, désavouant le pouvoir en place.

Nino Bourdjanadzé, âgée aujourd'hui de 39 ans, avait démarré en politique sous l'aile protectrice d'Edouard Chevardnadzé, tout comme son allié au sein de l'opposition, le radical charismatique Mikhaïl Saakachvili, entrant au parlement en 1995 pour s'affirmer rapidement au sein de la formation pro-gouvernementale, l'Union des citoyens de la Géorgie, et prendre la tête de la commission parlementaire des Affaires étrangères.

Elle est devenue présidente du parlement, soit le deuxième personnage de l'État, en novembre 2001, mais bientôt elle s'est graduellement éloignée du président, se disant déçue par sa politique «manquant d'esprit de suite».

Certains opposants ont malgré tout continué de douter de sa conversion, la croyant toujours liée à Chevardnadzé. Il y a six mois, elle quitte brusquement une réunion du gouvernement lorsque le président critique le parlement pour des retards dans l'adoption d'une loi, incident qui marque la rupture définitive de ses relations avec M. Chevardnadzé.

A la veille des dernières législatives, elle a fondé sa propre formation, Bourdjanadzé-démocrates, en coopération avec son prédécesseur à la tête du parlement, Zourab Jvania.