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Canicule en France: Jacques Chirac annonce une série de mesures

Radio-Canada

Préférant s'abstenir pour l'instant sur le bilan officiel des victimes, le président français a indiqué qu'il était «inférieur à 10 000». Ce drame provoque une vraie crise politique dans l'Hexagone.

Devant la crise politique engendrée par le drame, le président français Jacques Chirac, dans un discours télévisé, a promis d'agir afin d'éviter que la crise sanitaire, découlant de la canicule qui a ébranlé son pays, ne se répète: «Tout sera fait pour remédier aux insuffisances que nous avons constatées dans notre organisation sanitaire», a t-il indiqué. Le président a notamment annoncé une révision des services de prévention et d'alerte, tout comme des services de secours et d'urgence.

Jacques Chirac en a profité pour offrir ses sympathies aux familles concernées: «La canicule a touché les Françaises et les Français dans leur santé, dans leur vie quotidienne. Elle a fait un nombre important de victimes, et c'est à chacune de ces victimes que je pense d'abord naturellement, j'exprime à leur famille et à leurs proches, ma profonde solidarité et celle de la nation.»

Un bilan de plus de 10 000 morts?

Le président français a poursuivi en indiquant que «le nombre actuel de morts est inférieur à 10 000», précisant que les autorités ne pouvaient actuellement confirmer ces chiffres, puisqu'ils «ne sont pas fiables à 100% ni imputables en totalité à la canicule.»

La veille, les Pompes funèbres générales (PFG) révélaient que 13 632 décès supplémentaires auraient été totalisés en France en août par rapport à l'année dernière. Pour la seule région parisienne, le chiffre de 3425 morts est même avancé par cette société privée qui représente un quart du marché funéraire de l'Héxagone.

La compagnie se fonde sur son activité pendant les trois premières semaines d'août et sur une projection pour la dernière semaine du mois d'août. Les PFG précisent également que les obsèques se déroulent maintenant dans des «délais normaux», à savoir dans le délai légal de maximum six jours.

Dans un communiqué, le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a déclaré qu'il était «nécessaire de disposer d'une étude scientifique qui établira des chiffres fiables» sur la surmortalité due à la seule canicule. À la demande du chef de gouvernement, le ministre de la Santé, M. Jean-François Mattei, a donc désigné deux experts «pour faire une estimation rigoureuse» du nombre de décès liés à la canicule.

Les personnes âgées ont été les plus durement touchées par cette vague de chaleur, sans précédent depuis près de 30 ans, qui a submergé le pays pendant une quinzaine de jours. Certaines sont mortes dans des hôpitaux submergés par un afflux inattendu de malades, mais d'autres en nombre supérieur, sont décédées chez elles ou dans leur résidence pour personnes âgées. Les établissements hospitaliers ont été en grande partie débordés par des patients souffrants d'hyperthermie, qui se concrétise par une température corporelle beaucoup plus élevée que la normale, phénomène qui était jusque-là inconnu en France.

L'opposition de gauche réclame une enquête

Les groupes socialiste et communiste de l'Assemblée nationale ont déposé tous deux mercredi une demande de création d'une commission d'enquête parlementaire sur la crise sanitaire liée à la canicule. La gauche a orchestré une attaque en règle contre la gestion du dossier par le gouvernement, qu'elle accuse d'avoir manqué d'anticipation et de vigilance puis d'avoir tenté de minimiser l'ampleur du drame. Pour avoir une chance d'aboutir, la demande d'enquête parlementaire de la gauche doit recevoir l'aval de la majorité de droite, mais socialistes et communistes veulent croire que le gouvernement ne se dérobera pas.

Une première victime politique de la canicule

Le directeur général de la Santé en France, le professeur Lucien Abenhaïm, a présenté lundi sa démission au ministre de la Santé qui avait mis en cause la Direction générale de la Santé (DGS) d'avoir tardé à alerter les autorités de la surmortalité liée à la canicule. «Devant les polémiques actuelles sur la gestion de l'épidémie associée à la canicule, je préfère pouvoir expliquer sereinement l'action des services», explique dans une lettre M. Abenhaïm. «J'ai l'honneur de vous présenter ma démission du poste de directeur général de la Santé que j'occupe depuis le 26 août 1999», écrit-il, en précisant qu'il resterait à son poste jusqu'à ce que le gouvernement lui désigne un successeur.

Le compte-rendu de Guy Gendron

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