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Armes de destruction massive: Blair et Bush contraints de se justifier

Radio-Canada

À Londres comme à Washington, la controverse autour des ADM en Irak prend de l'ampleur et force les deux dirigeants à multiplier les justifications. Hans Blix présente son dernier rapport.

À Londres comme à Washington, la controverse sur la présence d'armes prohibées en Irak s'amplifie. Les dirigeants britanniques et américains sont soumis à de fortes pressions pour apporter la preuve de leurs affirmations répétées, selon lesquelles Bagdad détenait des armes de destruction massive et devait être désarmé par la force.

L'étau se resserre autour de Blair

Un ancien agent des renseignements intérieurs (MI5), David Shayler, a déclaré à la BBC (radio), jeudi, que les services secrets britanniques estimaient globalement non justifiée une guerre en Irak. «Je sais, grâce à mes contacts, que très peu de membres des services de renseignements estimaient que le dossier irakien justifiait une guerre».

«Les gens qui travaillent quotidiennement avec les services de renseignements savent combien il est facile de déformer des informations brutes. Mais une fois qu'elles sont entre les mains des hommes politiques et qu'ils commencent à les manipuler, c'est encore plus dangereux», a-t-il critiqué.

David Shayler, 37 ans, démissionnaire du MI5 en 1996, avait été condamné le 5 novembre 2002 à Londres à six mois de prison pour divulgation de secrets d'État au tabloïd dominical Mail on Sunday. M. Shayler dénonçait notamment l'«incompétence» du MI5 qui, selon lui, aurait pu éviter des attentats commis en 1993 dans le quartier des affaires de Londres puis, l'année suivante, contre l'ambassade israélienne.

Ces propos viennent s'ajouter à l'avalanche de critiques selon lesquelles les services du premier ministre britannique auraient exagéré la menace irakienne afin d'assurer à Downing Street un soutien populaire pour l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne aux côtés des États-Unis.

Tony Blair a d'ailleurs annoncé mercredi la tenue d'une enquête parlementaire sur les arguments invoqués par son gouvernement pour attaquer l'Irak, tout en continuant d'affirmer qu'il n'avait exagéré les preuves de l'existence d'armes de destruction massive entre les mains de Saddam Hussein.

La polémique sur l'arsenal irakien a éclaté la semaine dernière, lorsque la BBC a cité, sans le nommer, un responsable du renseignement selon lequel le cabinet de Blair aurait demandé aux services secrets de cautionner l'idée que l'Irak était en mesure de déployer des missiles en 45 minutes.

Bush n'est pas en meilleure posture

Ces enquêtes coïncident avec des audiences entamées à Washington par le Sénat sur les arguments présentés par l'administration Bush en vue de son entrée en guerre.

Par ailleurs, dans son édition de jeudi, le Washington Post rapporte que les «multiples» visites du vice-président américain Dick Cheney à la CIA au cours de l'année écoulée ont créé un environnement que certains experts ont ressenti comme une forme de pression de l'administration Bush en faveur de ses accusations contre l'arsenal irakien présumé.

Citant un responsable anonyme des services de renseignements américains, le journal affirme que les questions de M. Cheney aux experts «ont envoyé des signaux, délibérés ou non, sur le fait que certains résultats étaient souhaités» de la part de la CIA. Les services de Dick Cheney ont refusé de faire le moindre commentaire, précise le quotidien.

Hans Blix livre son dernier rapport

«Les troupes américaines n'ont pas encore trouvé d'armes de destruction massive en Irak parce que Bagdad n'avait probablement plus d'armes interdites avant la guerre, a estimé le chef des inspecteurs en désarmement de l'ONU Hans Blix dans un entretien publié jeudi dans l'hebdomadaire portugais Visao.

«Ils peuvent encore trouver quelque chose. Mais plus le temps passe, moins il y a de chances qu'il y ait d'armes de destructions massive» en Irak, ajoute-t-il.

Il indique, en outre, qu'une bonne partie des renseignements sur lesquels se sont appuyés Washington et Londres pour déclencher la guerre n'étaient pas très «solides», y compris ceux donnés aux inspecteurs de l'ONU en Irak pour les aider dans leurs recherches.

Hans Blix a, par ailleurs, présenté jeudi au Conseil de sécurité son dernier rapport sur sa mission en Irak. Ce document porte sur les semaines qui ont précédé le départ des inspecteurs, peu avant le déclenchement de la guerre et conclut que le fait que les inspecteurs des Nations unies n'aient pu découvrir d'armes de destruction massive «pouvait être dû au fait soit que les autorités irakiennes les avaient unilatéralement détruites, soit qu'elles étaient parvenues à les dissimuler de manière effective». «Je suis persuadé que dans le nouvel environnement en Irak, où l'accès et la coopération sont totales et où les témoins informés ne devraient plus être poussés à dissimuler ce qu'ils savent, il devrait être possible d'établir la vérité que nous voulons tous savoir», a ajouté le chef des inspecteurs en désarmement.

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