Les Libanais dans l'attente
Prenez note que cet article publié en 2007 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Conseil de sécurité de l'ONU se penche sur une résolution visant la création d'un tribunal sur l'assassinat de l'ancien dirigeant Rafic Hariri, un projet loin de faire consensus à Beyrouth.
Le Conseil de sécurité de l'ONU se penche mercredi sur un projet de résolution concernant la mise en place d'un tribunal sur l'assassinat de Rafic Hariri.
Le Conseil avait voté la résolution 1595 sur la création d'une Commission internationale indépendante, en 2005. La convention signée par la suite entre l'ONU et le gouvernement libanais n'a toutefois jamais été ratifiée par le Parlement de Beyrouth.
Le président du Parlement, Nabih Berri, a refusé de réunir les députés pour en débattre. M. Berri, tout comme le président prosyrien Émile Lahoud, avait déjà remis en question la légitimité du gouvernement libanais de Fouad Siniora, à la suite de la démission de six ministres prosyriens, l'automne dernier.
Les parrains de la résolution étudiée mercredi, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont amendé leur proposition pour qu'elle n'entre en vigueur que le 10 juin. Ils espéraient permettre aux Libanais de surmonter leurs divergences d'ici là.
La Syrie a toujours nié toute implication dans l'assassinat de Rafic Hariri. Du même souffle, elle a toutefois affirmé qu'elle ne coopérerait pas avec le tribunal de l'ONU.
La Russie, l'un des membres permanents du Conseil de sécurité, estime pour sa part que l'ONU se rendrait coupable d'un abus d'autorité à l'endroit du gouvernement libanais en donnant un caractère obligatoire à ce tribunal. Mais Moscou n'a pas annoncé son intention d'opposer son veto à la résolution du Conseil.
En prévision d'une éventuelle adoption de la résolution sur la création d'un tribunal, le ministère libanais de l'Intérieur a interdit toute manifestation par des feux d'artifice ou des coups de feu, à partir de 20 h, heure locale (13 h HAE), mercredi, moment des débats à l'ONU. Saad Hariri, le fils du dirigeant assassiné et chef de la majorité parlementaire libanaise, a mis en garde contre des actes de provocation de la part de Damas après le vote de l'ONU.
Rappelons que pour être adoptée, une résolution doit obtenir l'appui de 9 des 15 membres du Conseil de sécurité, et aucun veto de l'un des membres permanents (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, Chine, France).
Tension permanente
Meneur, en quelque sorte, d'un vaste mouvement multiconfessionnel antisyrien, Rafic Hariri a été tué dans un attentat, le 14 février 2005. Sa mort a été l'élément déclencheur d'une cascade de manifestations et d'événements qui ont conduit la Syrie à se retirer du Liban. Ce retrait est confirmé par l'ONU le 24 mai suivant.
Les tensions politiques persistent depuis, se traduisant parfois en épisodes violents. Le dernier en lice est cet affrontement dans le nord du pays entre l'armée libanaise et les activistes du Fatah Al-Islam. La Syrie est soupçonnée de se servir des miliciens palestiniens pour déstabiliser et fragiliser le gouvernement libanais.