Un pape allemand à Auschwitz

Benoît XVI visite l'ancien camp d'extermination nazi, symbole de l'Holocauste, pour conclure sa tournée polonaise. Il prie devant le Mur des fusillés et salue des survivants d'Auschwitz.

Le pape Benoît XVI a terminé sa tournée de quatre jours en Pologne, dimanche, par son étape la plus symbolique.

Le souverain pontife, originaire d'Allemagne, a en effet visité l'ancien camp d'extermination nazi d'Auschwitz, emblème de l'Holocauste. Le porte-parole du Vatican avait déclaré que Benoît XVI s'y présentait « en tant que fils du peuple allemand », tandis que le pape affirmait qu'il posait ce geste « avant tout comme catholique ».

Après avoir franchi la porte où est inscrit « Arbeit macht frei » (Le travail rend libre), le pape s'est avancé seul devant le Mur des fusillés, endroit où des milliers de juifs ont été exécutés. Il y a prié en allemand, avant d'allumer une simple bougie.

Benoît XVI a salué tour à tour les 32 survivants d'Auschwitz présents à cette occasion. Il s'est arrêté pour embrasser sur les deux joues Henryk Mandelbaum, un juif polonais de 83 ans qui était chargé à l'époque du génocide nazi de vider les chambres à gaz et de brûler les cadavres.

Le pape a ensuite visité la cellule de Maksymilian Kolbe, un prêtre polonais mort en août 1941 après avoir insisté auprès des nazis pour prendre la place d'un père de famille condamné à mort. Le pape Jean-Paul II l'avait canonisé en 1982.

Environ 1,1 million de personnes, dont 1 million de juifs, ont été tuées à Auschwitz entre 1940 et 1945.

Une dernière grande messe

Plus tôt, devant quelque 900 000 fidèles réunis sur l'esplanade de Blonia, à Cracovie, Benoît XVI a célébré une messe en plein air. La foule l'a accueilli en agitant des drapeaux du Vatican.

Le pape a dit aux catholiques polonais de rester fermes dans leur foi et de la partager avec le reste du monde. Il les a avertis d'éviter les raccourcis vers une vie facile, confortable et sans responsabilités.

Dans un message aux jeunes, il leur a demandé de se tenir loin des drogues et de toutes les illusions du monde. Des experts estiment que la toxicomanie menace jusqu'à un demi-million de personnes en Pologne. De plus, la police polonaise rapporte que le pays est le deuxième fournisseur d'amphétamines en Europe.

Avant de quitter Cracovie, Benoît XVI a lancé un « au revoir » chaleureux, en italien, à la foule réunie sous la fenêtre de l'archevêché de la ville, où il résidait pendant sa visite.