Le calvaire d'un condamné à mort
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En Ohio, un condamné à mort vit un long supplice lors de son exécution par injection létale en raison du mauvais état de ses veines, un dérapage qui vient alimenter le débat sur cette méthode de mise à mort.
L'exécution d'un condamné à mort par injection létale s'est très mal déroulée au Centre correctionnel de l'Ohio du Sud, mardi.
La veine trop fragile de Joseph Lewis Clark, 57 ans, a éclaté lors de l'injection du sédatif, du thiopental de sodium. « Ça ne fonctionne pas! Ça ne fonctionne pas! », criait l'homme. Les bourreaux, qui ne parvenaient pas à trouver une bonne veine pour planter leur aiguille, ont alors tiré le rideau qui permettait de voir le condamné.
Ils ont dû se reprendre à plusieurs reprises pour installer le dispositif mortel, si bien que l'exécution aura duré une heure et demie, soit beaucoup plus longtemps que la normale. Des témoins de l'exécution ont affirmé avoir entendu le condamné gémir, pleurer et produire des sons gutturaux.
Joseph Lewis Clark a été condamné à mort en 1984 pour le meurtre de deux hommes et plusieurs attaques à main armée.
Selon le directeur de la prison, Terry Collins, le passé de toxicomane de M. Clark pourrait expliquer la difficulté à trouver une bonne veine. Il a par ailleurs assuré qu'il y aura une enquête sur le déroulement de l'exécution.
Ce dérapage survient au moment où la Cour suprême des États-Unis se penche sur les injections létales. Elle doit déterminer si cette méthode fait souffrir les condamnés.
Selon les opposants à la peine capitale, l'injection létale contrevient au huitième amendement de la Constitution, qui interdit les châtiments « cruels et inhumains ».