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Les nationalistes serbes en deuil

Radio-Canada

Quelque 100 000 nostalgiques du régime Milosevic se rendent à Belgrade pour rendre un dernier hommage à l'ex-président yougoslave, mort dans une cellule du Tribunal pénal international de La Haye.

Nationalistes et nostalgiques de l'idée de la Grande Serbie défendue par Slobodan Milosevic ont afflué, samedi, aux abords du parlement fédéral de Belgrade pour un adieu à l'ex-président déchu, accusé par la communauté internationale de crimes de guerre.

Il ne s'agissait pas de funérailles d'État. C'est le Parti socialiste serbe (SPS) qui a organisé les cérémonies, ainsi que le transport en autobus de partisans venus pour certains de Bosnie, de Croatie et du Kosovo.

Des dizaines de milliers de partisans du régime Milosevic, près de 100 000 selon les estimations de la presse, ont ainsi salué le « courage » d'un homme qui a su, selon un membre du SPS, unir les Serbes et défier les États-Unis.

Si la foule chantait les louanges de Milosevic, elle en a aussi profité pour dénoncer avec véhémence le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie(TPIY), qu'elle accuse d'avoir laissé mourir l'ex-président.

Certains de ses partisans affirment qu'il a été assassiné. Mais vendredi, le TPIY a rendu publics les résultats préliminaires de l'autopsie pratiquée sur la dépouille de l'ancien maître de Belgrade: aucun poison, médicament ou substance étrangère susceptible d'avoir provoqué la mort n'a été retrouvé.

La famille n'est pas présente à l'enterrement

La famille de Slobodan Milosevic n'aura toutefois pas pu participer aux obsèques de celui-ci, sa femme et son fils craignant qu'en quittant leur exil russe ils puissent se faire arrêter par les autorités serbes.

Son épouse Mirjana Markovic a cependant adressé une lettre qui a été lue durant la cérémonie laïque. « Tu es revenu chez nous pour reposer à l'endroit que tu aimais le plus », dit-elle à son mari. « Tu as perdu la vie en te battant pour de nobles causes. Tu as été tué par des scélérats ».

Dans une autre lettre, son fils Marko Milosevic a estimé que « mourir pour son pays signifie vivre pour toujours ». Slobodan Milosevic a été enterré sous un arbre dans le jardin de la maison familiale à Pozarevac, sa ville natale, près de Belgrade.

La fille aînée de Slobodan Milosevic, pour sa part, a refusé de participer aux cérémonies pour marquer son désaccord avec le lieu d'enterrement de son père. Marija Milosevic veut demander l'exhumation du corps pour un « véritable enterrement » au Monténégro, où elle vit aujourd'hui.

Surnommé le « boucher des Balkans », Slobodan Milosevic était jugé par le TPIY pour 66 chefs d'inculpation de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide dans les guerres de Croatie, de Bosnie et du Kosovo. Il est mort avant de connaître son verdict.

Samedi, le ministre des Affaires étrangères de la Serbie, Vuk Draskovic, n'a pas manqué de rappeler le rôle de l'ancien président dans les guerres de l'ex-Yougoslavie.

« Toutes les places de la ville seraient trop petites pour contenir toutes les victimes de Milosevic et de son régime, ceux qui ont été tués ou estropiés, qui sont devenus sans abri ou réfugiés », a-t-il déclaré à Belgrade.

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